les citations
livret n. m.
◆ Table de multiplication. Le livret douze, de douze, du douze. Faire, réviser, réciter son livret. ⇒ tabelle.
1 « Plus loin encore, dans des coins plus perdus, accablés par la neige ou la tuberculose, d’autres collègues encore plus mal partagés – et parmi eux quelques jeunes femmes – luttaient pour arracher les campagnards à la crasse, aux superstitions cruelles, à la misère. L’Anatolie en était à la civilisation des instituteurs de village, du degré primaire, et du livret. » N. Bouvier, L’Usage du monde, 1963, p. 106.
2 « À l’école je ne comprenais rien au calcul, au livret. Mais là c’était une autre paire de manches ! Tous les chiffres miraculeusement se fondaient dans un spectacle où rien ne m’était étranger. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 155.
3 « Prosper, appelait le régent*, vous prenez les petits au fond de la classe et vous leur montrez le quatrième tableau ; vous, Paulo, vous allez faire réciter le livret de 5 et de 6 à la cinquième division… » G. Clavien, Châtaignerouge, 1977, p. 124.
4 « Chaque hiver nous avons eu les doigts de pied gelés. À l’école, les maîtres étaient chics avec nous : ils nous laissaient le temps de souffler et de nous réchauffer avant de nous réciter le livret. » Trente Jours, décembre 1977, p. 62.
5 « Cinquante ans ! Une fois de plus, je me suis dit que je me trompais. Je me suis remis à mes calculs. C’est dans la maison croulante que j’aperçois en contrebas de l’église que l’on m’apprit à additionner, à soustraire. Je savais mon livret par cœur, en ce temps-là. Maintenant, je m’embrouille. » M. Zermatten, Un Amour à Grenchen-Nord, 1978.
6 « Êtablis dans un quartier populaire, cet ouvrier spécialisé et sa femme universitaire* ont de l’ambition pour leur fils unique, et le fait qu’à la fin de sa cinquième primaire il ait obtenu une rutilante moyenne de 5,5 (sur 6) ne les rassure aucunement. Ils jugent son orthographe ou sa maîtrise de l’expression écrite consternantes, ils s’indignent d’avoir dû l’épauler pour qu’il sache le livret… » L’Hebdo, 22 août 1996.
(emploi méton. fig. non lexicalisé) Apprendre le livret, aller à l’école, être élève.
7 « Dans une commune aussi étendue, l’école constitue un problème important pour les édiles et les parents. Il a fallu ouvrir trois écoles primaires. 7 élèves fréquentent celle du Cerneux-Veusil pour les 9 degrés. Les petits écoliers des 3 premiers degrés, au nombre de 25, apprennent le livret à Muriaux. » Trente Jours, novembre 1978, p. 19.
Commentaire. Première attestation en Suisse romande : 1691 (« Nul ne peut être bon Chifreur, / Si son Livret ne sait par cœur » Poulain de la Barre). Archaïsme ; maintien d’un emploi attesté en français central depuis 1538 (v. FEW) mais déjà donné comme « ancien » dans Littré 1867. En français régional de France, il s’employait encore à Lyon en 1894 et à Mâcon en 1926 ; Dromard le signale de nos jours (1991) pour la Franche-Comté.
Bibliographie. Poulain 1691, p. 58 ; « ancien terme de mathématique » Littré 1867 ; PuitspeluLyon 1894 ; « autrefois » Lar 1902 ; Pier ; Mâcon 1926 ; « vx. » Lar 1931 ; FEW 5, 297b, lĬber ; MeijerEnq 1962, p. 68, 132 ; PLi depuis 1989 ; DromardFrComté 1991.
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