Dictionnaire suisse romand

les citations

génisson n. m., genisson

◆ Génisse ou veau de un à deux ans. Le gardien des génissons. Un troupeau de génissons. Génissons à inséminer.

1 « Même en plein éclat de jeunesse, le Frisé ne s’était jamais senti tant de rage à l’ouvrage. Il ne connaissait plus la fatigue. Son corps suait la force et le travail lui coulait des doigts. Il était partout à la fois : à la carrière, à Saugey-le-Bas, au raccard* de l’Evie où il tenait deux génissons qui mangeaient le foin de l’été précédent. » D. Baud-Bovy, L’Homme à la femme de bois, 1970, p. 88.

2 « Que faire avec ce génisson d’une année qui ne prospère pas et laisse dans la crèche la fleur du foin ? » Le Sillon romand, 9 janvier 1976, p. 9.

3 « Samedi, quelque 180 génisses et génissons quittaient “La Montagnette” au-dessus de Vercorin pour se rendre sur l’alpage d’Orzival. Dans la journée de mercredi, les deux bergers découvraient avec surprise qu’une génisse et trois génissons avaient été tués par la foudre, alors qu’ils se trouvaient sous deux mélèzes. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 23 juillet 1976, p. 14.

4 « À placer en hivernage 2 GÉNISSONS A INSÉMINER en janvier. » Le Sillon romand, 17 décembre 1976, p. 17.

5 « À vendre / 1 génisson / 14 mois. Bonne race. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 9 février 1982, p. 26.

6 « Elle installa les deux hommes à la table de fer et leur offrit du vin, du pain et du fromage. Puis un café avec une lie d’argent. Elle apprit que le mayen* du vieux était tout en bas, au fond du val, en face du refuge du gardien des génissons, où la pente reste nue parce que l’avalanche descend chaque année. » C. Bille, Forêts obscures, 1989, p. 105.

7 « J’avais beaucoup de plaisir à frôler les chalets* sans issues, hors cartes, hors signes. Et voulais en retrouver deux, toujours sous mes yeux, dans une clairière suspendue dans la sapinière en face des Vernys, clairière inhabitée, jamais parcourue si ce n’est par quelques chamois que je distingue de ma fenêtre quand j’assouplis mes membres à l’aube, puis par quelques génissons vaguant sauteurs de haies. » M. Chappaz, La Mort s’est posée comme un oiseau, 1993, p. 34.

8 « La bête sauvage du val Ferret (VS) s’attaque aussi à des génissons (veaux de 2 ans). L’un d’eux a été blessé au museau et sur l’échine, les deux autres présentent des blessures sur le dos, vraisemblablement après avoir déroché. Le troupeau de génissons se trouve au lieu-dit Bandarray, au-dessus de la cuvette du mont Percé où les moutons ont été rassemblés pour permettre une surveillance plus facile. L’attaque des génissons s’est produite dans la nuit de mardi à mercredi. » Le Nouveau Quotidien, 25 août 1995, p. 17

Remarques. Dans l’usage oral rural, on ne rencontre que la forme genisson, prononcée [ʒni'sɔ̃] ; cette forme n’est toutefois guère attestée à l’écrit.

Commentaire. Première attestation (en Suisse romande) : 1868 (v. Pier). Dér. en ‑on de génisse. Type attesté (dans les patois comme en français régional) aux extrémités occidentales et orientales du domaine galloroman, soit en Normandie d’une part et en Franche-Comté, Suisse romande, Savoie et Val d’Aoste d’autre part.

Bibliographie. « genisson “jeune taureau” Normandie, Haute-Savoie » LittréSuppl 1877 ; Gdf 4, 259 ; « génisson » OdinBlonay 1910, p. 356a et 360a ; « genisson, génisson » Pier, PierSuppl ; FEW 5, 74a, *jŪnĪcia (A. Desponds donne genisson pour VD) ; « génisson » SchüleNendaz 1963 ; « génisson “nom donné, dans certaines régions, au jeune taureau ou au jeune bœuf” » GLLF 1973 ; TLF s.v. génisse ; « génisson “petite génisse” » MartinAost 1984 ; GR 1985 ; « génisson “jeune taureau” usuel (Manche) » LepelleyBasseNorm 1989 ; « genisson “génisse de 18 mois” Basse-Normandie, Eure » BrasseurNorm 1990 ; « génisson » DromardFrComt 1991 ; « génisson “jeune génisse, entre le veau et la génisse, vers 10 mois” » GagnySavoie 1993 ; GR 2001 ; GPSR 8, 252b.