les citations
gautschage [go(:)tʃɑ:ʒ] 🔊 n. m. (plus rare gautchage)
◆ Cérémonie traditionnelle consistant en une sorte de baptême forcé (dans une fontaine, une piscine) pour les apprentis typographes qui viennent de terminer leur apprentissage, symbolisant leur entrée dans le métier. Traditionnel gautschage pour trois ex-apprentis typographes.
1 « Et hop dans la fontaine ! Mais l’eau aurait pu être plus chaude pour ce traditionnel gautschage ! » L’Express, 1er mai 1975.
2 « Il est, dans le milieu de l’imprimerie, une tradition qui reste heureusement vivace : le “gau-tschage”. » La Liberté, 14 juillet 1983.
3 « Fin d’après-midi mouvementée – et mouillée – pour les quatre apprentis de l’imprimerie St-P. devenus professionnels : c’était hier jour de “gautschage”. On les a donc balancés dans la fontaine à Tinguely à Fribourg, après les avoir mis en cage et conduits tambour battant à travers la ville. » La Liberté, 18/19 juin 1988.
4 « Renouant avec la bonne vieille tradition du gautschage, l’Imprimerie F. à Fribourg a fêté récemment deux collaborateurs à l’occasion de la fin de leur apprentissage. » Contact week-end, 4 juillet 1991.
5 « [Légende de photo] “Gautschage” dans la vieille ville de Winterthour. Conformément à une coutume ancienne, vivante dans certaines régions de Suisse, les jeunes typographes parvenus au terme de leur formation sont baptisés dans une fontaine. » P. Hugger (dir.), Les Suisses. Modes de vie, traditions, mentalités, 1992, vol. 1, p. 228.
6 « “Gautschage” hier matin à Aigle [VD]. Après quatre années d’apprentissage en imprimerie offset, E. M. s’est prêté au traditionnel bizutage en règle, tel qu’on le pratique depuis des siècles dans la corporation des imprimeurs. […] Un passage obligé qui confère officiellement au jeune employé le droit de tutoyer ses collègues. » L’Est Vaudois, 24 juin 1992.
7 « La traditionnelle cérémonie du gautchage s’est déroulée mardi après-midi pour C. D., de Porrentruy, qui vient d’achever avec succès son apprentissage à l’imprimerie L. P. Couvert d’un chapeau pointu, poings et bras liés par une corde, il a été conduit à la Fontaine de la Samaritaine par ses confrères, aux sons des tambours. Répondant au maître de cérémonie, C. D. a clairement déclaré sa volonté d’appartenir à la noble confrérie* des disciples de Gutenberg. Le bain forcé a suivi. » Le Quotidien Jurassien, 8 juillet 1993, p. 8.
8 «  [Titre] Un “gautchage” bien frais / Le rite de fin d’apprentissage dans les métiers de l’imprimerie reste vivant. La preuve vendredi dernier.  » 24 heures, 23 juillet 2003, p. 24.
Localisation. Tradition encore attestée dans Canton de Vaud, Canton de Fribourg, Canton de Neuchâtel, Canton du Jura (Jura Nord).
Remarques. Dans la même famille morphologique mais plus rare, cf. gautscher v. tr. “faire subir le gautschage à” (« Tradition oblige, deux jeunes typographes […] ont été gautschées vendredi soir. » Le Quotidien jurassien, 5 juillet 1993, p. 5).
Commentaire. Dér. (suff. ‑age) de gautscher (v. rem. ci-dessus), lui-même adaptation de l’allemand des typographes gautschen “coucher du papier sur une presse afin d’en enlever l’eau ; célébrer la vieille coutume d’initiation chez les typographes qui exprime symboliquement par un bain que la personne concernée est lavée de ses mauvaises habitudes d’apprentissage” (Duden 1993-95).
Bibliographie. Absent de toute lexicographie de langue française. TappoletAlem, p. 52 (> FEW 16, 28a), gautschen) ne donne que le patois (FR) gutšå v. intr. “patauger dans l’eau”.
Simone QUENET
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