les citations
fèye [fɛj] 🔊 n. f., feye
◆ Torche allumée lors des grands feux de réjouissance du premier dimanche de carême. Brandir des fèyes. ⇒ Brandons.
1 « Depuis quelques années, on assiste dans le Jura à une redécouverte de certaines fêtes tombées dans l’oubli. […] Samedi soir, le bonhomme hiver a été brûlé devant quelque 150 personnes qui ont bravé le froid. Selon la tradition, les jeunes et moins jeunes ont dansé et joué en brandissant des “feyes” ou torches. » Le Pays, 1er mars 1982, p. 1.
2 « La manifestation [les Brandons] débutera par le traditionnel cortège aux flambeaux qui partira de la voirie municipale à 19 h 15. En fanfare, on gagnera le secteur des écoles où le feu sera bouté* au bûcher qui s’en ira en fumée alors que les fèyes tourneront dans l’air et que le vin chaud coulera à flots… » Le Démocrate, 20 février 1988.
Tourner les fèyes, les faire tournoyer.
3 « Dès* 19 heures, on boutera* le feu à ce qui deviendra rapidement un immense brasier. La partie musicale sera assurée par la fanfare et un groupe d’accordéonistes. On pourra se procurer à la buvette café, thé, vin, ou même saucisses… tandis que le bûcher se consumera lentement et que quelques amateurs de torches tourneront les fèyes indispensables au décor de la fête. » Le Pays, 27 février 1982, p. 13.
4 « Beaucoup de monde à la croisée des routes de Courtedoux et de Beaupré pour brûler le Bonhomme Hiver, tourner lesfeyes”, se réchauffer avec un excellent vin chaud et se délecter de pieds-de-chèvre*. » Le Démocrate, 1er mars 1982, p. 7.
5 « Pour fêter les Brandons*, la Chanson du Pays de Porrentruy invite toute la population à se retrouver ce soir autour d’un feu pour faire brûler le Bonhomme Hiver. Le foyer sera allumé dès* 20 h au lieu-dit La Bouloie […]. Chacun pourra tourner des feyes [en italique dans le texte] et déguster vin chaud, pieds-de-chèvre* et saucisses. » Le Quotidien jurassien, 19 février 1994, p. 7.
↪ V. encore s.v. Brandons.
Localisation. Canton du Jura (Jura Nord).
Commentaire. Représentant phonétique local du type afr. mfr. faille n. f. “torche”, dont les correspondants vivent dans plusieurs parlers galloromans (v. FEW), ainsi que dans le français régional de Franche-Comté (v. bibliographie ci-dessous). Type attesté en SR depuis le xive s. (v. GPSR).
Bibliographie. BeauquierDoubs 1881 (s.v. failles “torches de paille qu’on brûle dans les feux de joie”) ; Pier (s.v. faille) ; BoillotGrCombe 1929, p. 162 (s.v. făy “brins de bois dont les fibres ont été désunies par la torsion ; fagots allumés dont on se sert pour prendre les grenouilles”) ; FEW 3, 363a, facŬla I 1 ; ChapuisMots 1988 ; GPSR 7, 136b-138a, s.v. fā̩lyǝ ; BessatGMtBl 1991, p. 182 (VS Finhaut faille “feu de la Saint-Jean”) ; ColinParlComt 1992 (s.v. faille “brandon brûlé à l’occasion des feux de joie”).
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