Dictionnaire suisse romand

les citations

députée n. f.

◆ (forme féminisée de député) Femme élue pour faire partie d’une assemblée politique. Être élue députée.

1 « La “députée” avait néanmoins eu le temps dedécouvrir un monde nouveau. Habité, surtout, d’hommes. Si quelques-uns d’entre eux ne lui ont jamais adressé la parole, d’autres, heureusement, ont fait pencher la balance. » L’Express, 14 avril 1993, p. 23.

2 « Si les Neuchâtelois ont voté à droite, ils ont aussi favorisé les candidatures des femmes. Tous partis confondus, le nombre de députées passe de 14 à 31, ce qui représente 27 % des 115 sièges du parlement. » Le Nouveau Quotidien, 20 avril 1993, p. 13.

3 « Son travail au sein de la commission “formation et emploi” et son rôle de rapporteur du projet de loi sur le blanchiment de l’argent de la drogue sont le bilan de son premier mandat de députée. » La Suisse, 24 mai 1993, p. 5.

4 « De nombreux orateurs se sont exprimés à l’occasion de ce rassemblement de Berne, notamment la députée au Grand Conseil neuchâteloise M. B.-W. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 24 mai 1993, p. 3.

5 « A. M., 28 ans, qui a été élue en avril 1992 députée de Naples sur les listes du Mouvement social italien (néo-fasciste), a décidé de se présenter aux élections du 21 novembre. » Le Nouveau Quotidien, 4 octobre 1993, p. 8.

6 « Femmes et hommes réunis, les Genevois ont plébiscité, avant tout, la meilleure députée du canton. » La Suisse, 15 novembre 1993, p. 9.

7 « Cl. R., députée verte d’Allemagne, a demandé récemment à la Commission européenne d’interdire les importations de cuisses de grenouille dans la Communauté. » Le Matin, 14 février 1994, p. 11.

8 « La députée UDF du Var est décédée quelques instants plus tard […]. » Le Nouveau Quotidien, 28 février 1994, p. 6.

9 « À la Chambre, la jeune députée léguiste milanaise de 31 ans, I. P., a fini par l’emporter avec 347 voix sur 630. » Le Nouveau Quotidien, 18 avril 1994, p. 5.

10 « La conseillère nationale* et quinze autres députées ont relevé dans leur motion que les dispositions sur la pornographie et la représentation de la violence n’étaient d’aucune efficacité face aux nouveaux modes de diffusion. » Le Nouveau Quotidien, 27 avril 1994, p. 27.

11 « Bonne humeur et bons mots, cadeaux : en lever de séance, comme prévu, l’élection de V. B. au poste de conseillère* communale n’a pas fait l’ombre d’un pli, la députée libérale étant élue par acclamation. » L’Express, 8 octobre 1996, p. 19.

Remarques. « [En France] Le mot se trouve souvent au masculin en parlant d’une femme ; la tendance à employer le féminin semble toutefois se renforcer, notamment depuis les années 1995 et suivantes, avec l’adoption de la ministre, la juge » (GR 2001). V. les citations suivantes : « Elle termine bonne dernière, se fait ensuite élire députée provinciale, puis quitte le parti créditiste quand le nouveau premier ministre cesse de financer les cliniques d’avortement […]. » (Le Monde, 15 juin 1993, p. 7). Étrangement, quelques lignes plus loin, la journaliste alterne avec la forme masculine : « En 1988, elle est élue de justesse député fédéral de Vancouver […]. » (ibid.). Cf. encore l’exemple suivant : « [titre] L’assassinat de la députée du Var Y. P. / Après l’assassinat de Y. P., quarante-quatre ans, député (UDF-PR) du Var […]. » (Le Monde, 27-28 février 1994, p. 1). — Au Québec, la forme députée est standard, cf. DFPlus 1988 et DQA 1992 ; de même en Belgique, où elle est recommandée par le décret sur la féminisation.

Commentaire. Contrairement à d’autres féminisations plus récentes (cf. par ex. cheffe ; v. ce mot), la forme députée semble s’être installée dans l’usage suisse romand depuis quelques décennies déjà ; v. StehliFemBildung 1949 pour de nombreuses attestations dans divers journaux romands (dont la première est tirée de L’Express de Neuchâtel, 3 juin 1944), en référence à l’Angleterre, à la France, etc. (il n’y avait pas encore de femmes députées en Suisse à l’époque). On trouve aussi en Suisse romande des att. de la forme masculine pour référer à une femme (v. ex. ici s.v. Grand Conseil).

Bibliographie. StehliFemBildung 1949 ; DFPlus 1988 ; DictFémMasc 1991 ; DQA 1992 ; NPR 1993 ; FémBelg 1994.