les citations
dépondre v.
I.◆ 1.◆ (v. tr.) Détacher, décrocher, disjoindre. Dépondre les wagons. ⇒ appondre ; rappondre.
I.2.◆ (v. intr.) (vieilli) Arrêter, cesser (toujours employé en contexte négatif).
1 « Quelle bardjaque*, cette bonne femme ! Elle ne dépond pas. » Enq. CD/I, 1976-1980 (NE Colombier).
2 « La semaine passée, il était à l’enterrement d’un oncle à Semsales, cette semaine, à l’enterrement d’une tante. Je te dis, ça dépond plus ! » Témoin âgé de 45 ans, originaire de Sion, a vécu à Neuchâtel puis à Lyss ; 2 février 1979.
II.◆ se dépondre v. pron. Se détacher, se séparer. Le nœud est mal fait, les cordes vont se dépondre.
3 « Les wagons pleins comme des montagnes tanguent, zigzaguent, s’appondent*, se dépondent, manœuvrant vers les cavernes […]. » M. Chappaz, Le Chant de la Grande Dixence, 1975, p. 24.
III.◆ dépondu, ‑ue part. passé-adj. Détaché, décroché, disjoint.
4 « Nous étions deux pour porter 130 kilos, et d’une seule main. Aujourd’hui, je suis complètement démantibulé. Mes biceps sont dépondus, la colonne vertébrale démantibulée. L’an dernier, j’ai dû suivre vingt-quatre séances de physiothérapie. » La Liberté, 1er juillet 1991.
Part. passé substantivé. Personne grande et maigre.
5 « Vous connaissez le Boillat, un grand dépondu qui fait bien deux mètres, sans ses socques […]. » IttÇà, 1975, p. 86.
Remarques. Pour d’autres emplois aujourd’hui vieillis, v. Pier et GPSR 5, 377a-379b.
Commentaire. Première attestation (sous la forme despondre) : xviie s., v. GPSR 5, 377a. Dialectalisme. Dans les patois, ce type connaît une grande extension dans le centre-est du domaine galloroman : il a été relevé en Bourgogne, en Franche-Comté, dans toute la Suisse romande, dans le Val d’Aoste, en Savoie, dans l’Ain, le Lyonnais et le Dauphiné (v. FEW 25, 43b-46a, appŎnĔre). En français régional de France, il a été relevé en Bourgogne, dans le Haut-Jura, dans l’Ain ainsi qu’à Lyon et à Villeneuve de Marc (nord-ouest de l’Isère).
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; PuitspeluLyon 1894 ; « dépondre “se rompre” » CarrezHJura 1901, 1906 ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, p. 105a ; Pier ; PierSuppl ; Mâcon 1926 ; BiseHBroye 1939, p. 304 ; FEW 25, 45ab, appŎnĔre I 1 ; GPSR 5, 377a-379a s.v. dèpndre et 379ab s.v. dépond ; DurafHJura 1986 ; « mot très peu vivant » VurpasMichelBeauj 1992, p. 187 ; VurpasLyonnais 1993 ; « usuel au-dessus de 50 ans, en déclin rapide au-dessous » BlancRouatVill 1993 ; SalmonLyon 1995 ; FréchetAin 1998.
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