cuisse-dame n. f. (aussi cuisse de dame)
![]() ◆ Petite pâtisserie brune et sucrée, de forme plus ou moins cylindrique, faite de pâte
à beignet frite dans la graisse ou dans l’huile. Faire des cuisses-dame(s) pour les Brandons*, pour le carnaval, pour des noces. ⇒ biscôme ; boule de Berlin ; bricelet ; carac ; cuchaule ; merveilles ; striflates ; taillaule ; taillé aux greubons ; tresse.
1 « Il y avait bien sûr les friandises ; […] il fallait des bricelets* craquant comme du verre, les taillaules* fleurant bon la fleur d’oranger et les grandes boîtes de cuisses-dame suintant l’huile […]. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 125.
2 « Travailler avec la main et former une pâte lisse. Laisser reposer une heure et donner
aux cuisses de dames la forme d’un petit obus. » IttCons 1970, p. 76.
3 « Ma mère faisait souvent des cuisses-dames pour les fêtes. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Neuchâtel).
4 « Avant la fête notre ménagère prépare une friture de cuisses-dames. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Le Landeron).
5 « Nous avons reçu [= nous avons eu] des cuisses-dames pour notre dessert. » Enq. CD, mars 1976 (NE Bôle).
6 « Il a mangé toutes les cuisses-dames qui restaient. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Moutier).
7 « Puis vient l’heure des friandises : bricelets*, cuisses de dames, taillés aux greubons*, merveilles*. » IttÇà, 1975, p. 49.
8 « Façonnez des rouleaux de la grosseur du petit doigt. Faites chauffer la grande friture
et plongez-y vos “cuisses-dames” jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées. Egouttez-les sur du papier absorbant et roulez-les
dans du sucre. » M. Vidoudez, J. Grangier, À la mode de chez nous, 1976, p. 171.
9 « Les cuisses de dames et les saucisses grillées étaient là pour remplir l’estomac des participants à ce
cérémonial de saison, alors que le thé et le vin chaud réchauffaient l’atmosphère. » Le Pays, 18 février 1991, p. 5.
10 « En ces temps de Carnaval, on rit, on se déguise, on se moque de l’autorité. Et on
mange. […] Par exemple, les très suisses cuisses-dame : […] Pétrissez bien et formez une boule que vous laisserez reposer une heure à couvert.
Façonnez ensuite vos cuisses-dame en forme de petits ballons de rugby et plongez-les dans la friture. » L’Hebdo, 17 février 1994, p. 8.
↪ V. encore s.v. boule de Berlin.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉, 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉. Dans 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉, si le beignet a une entaille à son extrémité on dit plutôt pied-de-chèvre (« Ces pieds-de-chèvre peuvent se conserver plusieurs jours en boîte métallique fermée ; c’est une pâtisserie
de ménage de remarquable qualité. » J. Montandon, Le Jura à table, 1975, p. 98).
Remarques. Au pluriel, on relève tantôt cuisses-dame, tantôt cuisses-dames.
Commentaire. Première attestation. 1907 (v. Pier). Emploi particulier à la Suisse romande ; il
pourrait s’agir d’un calque de suissal. Schänkeli (v. SchwId 8, 969, qui signale, dans le même sens, all. souabe Mädleins-Schenkel ; v. GPSR).
Bibliographie. Pier, PierSuppl ; GPSR 4, 648ab ; IttCons 1970, p. 76 ; Had 1983 ; Pid 1984 ; Nic
1987, 1990.
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