les citations
contour n. m.
◆ Tournant, virage. Prendre un contour à 60 km/h. Rater un contour. Un contour dangereux. Une route pleine de contours. Gare au contour !
1 « Elle dévalait les contours de peur d’un retard. » M. Chappaz, Portrait des Valaisans, 1965, p. 101.
2 « Le premier lugeur a loupé son contour. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Moutier).
3 « Alors se tournant vers la forêt de Cornet, il [le diable] démarra en griffant le verglas et se mit à dévaler les pentes du Rouveny en coupant les contours. » V. Darbellay et al., Liddes, 1976, p. 173.
4 « La route a des contours dangereux. » Enq. CD/I, juillet 1976 (BE St-Imier).
5 « Cela n’empêche que c’était très dur de devoir faire cette longue route pour l’école. Une route toute en contours, verglacée l’hiver. » Tribune-Le Matin, 28 novembre 1976, p. 11.
6 « Mais ils eurent beau […] couper le moteur bien avant le contour, quand ils arrivèrent à la ferme, papa était levé. » G. Clavien, Châtaignerouge, 1977, p. 202.
7 « Encore quelques jours, et les travaux de correction du fameux contour de la route de la vallée d’Illiez, au départ de Monthey, à la hauteur de Malévoz et du cimetière seront terminés. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 17 novembre 1977, p. 19.
8 « Ailleurs, afin d’éviter des contours trop longs, on a percé des tunnels de quelques centaines de mètres. » Coopération, 1er décembre 1977.
↪ V. encore s.v. daille ; gicler II ; peller.
Donner le contour loc. verb. Tourner, prendre un virage.
9 « Comme la route était en pente, le cheval devait prendre de l’élan pour arriver jusqu’à la grange et, lorsqu’il donnait le contour, le coin du char accrochait parfois des branches de lilas. » G. Clavien, Châtaignerouge, 1977, p. 88.
(fig.) Attendre quelqu’un au contour loc. verb. Attendre quelqu’un au tournant, surveiller quelqu’un, avoir quelqu’un à l’œil.
10 « Les distributeurs et acheteurs attendent certainement le producteur valaisan au contour. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 18 septembre 1984, p. 33.
11 « On l’attendait “au contour”. Mais M. D. n’est pas la femme des virages. Elle fonce, parle vrai et agit. » La Suisse, 24 octobre 1993, p. 10.
12 « On les attendait un peu au contour, c’est vrai. On s’est rendu compte qu’elles étaient tout aussi capables et elles ne nous ont pas déçus. » La Liberté, 22/23 janvier 1994, p. 13.
13 « Tout au plus, précise-t-elle, “on est plus exigeant avec les femmes”, on les attend au contour. Mais ça fait partie des règles du jeu. » Construire, 8 juin 1994, p. 38.
14 « Les autres partis nous attendaient au contour, maintenant que nous avons décidé de faire le pas, ils tiennent un superbe argument pour nous accuser de populisme. » Le Nouveau Quotidien, 20 juillet 1995, p. 5.
15 « L’avenir nous attend au contour. » La Liberté, 14 janvier 1997, p. 15.
(fig.) Ne pas y aller par contours loc. verb. Ne pas y aller par quatre chemins, parler directement, sans circonlocutions.
Remarques. Les sens du mot en français de référence sont aussi usuels en Suisse romande. — La loc. attendre qn au contour est critiquée par Défense du français n° 345, décembre 1994.
Commentaire. Première attestation en Suisse romande : 1841 (PeterCacol). On trouve dans la lexicographie française le mot contour employé en parlant des sinuosités d’un fleuve, d’une route ou d’un chemin (v. par ex. GLLF 1972, TLF, GR 1985). Cet emploi, plutôt rare dans les autres pays francophones (où l’on parlera essentiellement de virages, surtout en ce qui concerne les automobiles), est très courant en Suisse romande, au point d’avoir donné lieu à une syntagmatique propre ainsi qu’à des sens figurés (v. ci-dessus). En français régional de France, cf. Grand’Combe (Doubs) contour “tournant” ; Ain “virage, tournant” ; Savoie contour “sinuosité d’une route, tournant” ; Aveyron, Roussillon contour “virage” ; cf. en outre Val d’Aoste donner le contour “contourner, prendre un raccourci”. Le mot est déjà attesté chez Montaigne avec le sens de “tournant d’une rue” (FEW), mais les aires tracées par les attestations régionales (Doubs, SR, Ain, Savoie, Val d’Aoste, Roussillon, Aveyron) suggèrent qu’il s’agit plutôt d’un dialectalisme (même chez Montaigne) que d’un archaïsme.
Bibliographie. PeterCacol 1841, 1842 ; BonNeuch 1867 ; GrangFrib 1868 ; DupertuisVaud 1892 ; Pier ; BoillotGrCombe 1929, p. 196 ; GPSR 4, 270b-271b s.v. contour 1° et 2° ; MeijerEnq 1962, p. 135 ; FEW 13, II, 74a, tornare I 2 c β b’ ; NouvelAveyron 1978 ; RézeauPlace 1981, p. 129 ; Pid 1984 ; MartinAost 1984 ; GuichSavoy 1986 ; ChapuisMots 1988 ; CampsRoussillon 1991 ; GagnySavoie 1993 ; Lengert 1994 ; FréchetAin 1998.
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