combe n. f.
◆ Vallon étroit et court, souvent raide ; dépression entourée de collines ou de rochers.
Au creux de la combe. Le fond, le bas, le flanc, le versant, le haut de la combe.
Descendre dans la combe, remonter de la combe, traverser la combe. ⇒ crêt.
1 « À fin mai et au début de juin, la neige accumulée dans les combes durant l’hiver se transforme en torrents qui descendent de partout : il y a suffisamment
d’eau pour tous. » Cl. Bérard, Bataille pour l’eau, 1976 (1re éd. 1963), p. 152.
2 « Nous avons continué jusqu’au muret de pierres sèches qui indique le sol français.
Pour atteindre la première cavée qui s’ouvre en contrebas, nous avons dû couper à
travers une petite combe, une sorte de pâturage au revers de la montagne. » J.-P. Monnier, La Terre première, 1965, p. 188.
3 « Ils arrivèrent au torrent et glissèrent sur des branchages d’où s’échappa un orvet.
Que cette combe était sombre et visqueuse ! Mais les eaux très blanches s’engouffraient sous un pont.
Laurent fit mine de s’y élancer. » C. Bille, Juliette éternelle, 1971, p. 70.
4 « On en trouve certes encore [des champignons], mais en moins grande quantité qu’autrefois,
et il faut aujourd’hui avoir le pied solide pour se hasarder dans les combes profondes ou dans les forêts escarpées, dernier refuge de ces beaux cryptogames. » J. Montandon, Le Jura à table, 1975, p. 118.
5 « Quant à la région située au nord du Chasseron, entre la Roguine et le Soliat, elle
possède, elle aussi, un caractère bien propre. Là, ce sont avant tout les arbres qui
amènent la variété. Des forêts de feuillus, hêtres surtout, le plus souvent disposés
en bosquets, égaient les sommets et les combes ; le paysage s’éclaircit, il devient plus engageant. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 12.
6 « Celle de 1945 [une avalanche] qui était partie dans trois combes à la fois est parvenue jusqu’à la Dranse et aurait à nouveau détruit le village s’il
avait été reconstruit sur le même emplacement. » V. Darbellay et al., Liddes, 1975, p. 156.
7 « Curieuses, les brunes vaches d’Hérens s’approchent, sentant la fête. Soudain, dans
la combe, le bruit de cornes qui s’entrechoquent fait office d’alarme. Les hommes vont contrôler
que le combat spontané de reines* se déroule correctement. » Tribune-Le Matin, 19 septembre 1976, p. 19.
8 « Certaines combes, particulièrement bien orientées, protégées des vents, sont toutefois des terrains
d’élection, et permettent l’élaboration de grands crus. » J. Montandon, La Cuisine au fil du Rhône, 1977, p. 65.
◇ Très fréquent dans des constructions toponymiques, avec majuscule (v. GPSR) ou minuscule :
9 « Ce qui lui fait peur, à Maria, c’est la combe de Biaufond, la rivière. C’est le Doubs. Elle n’a jamais vu, si près des lieux où
vivent les gens, des trous pareils, autant de rochers, et, dans les eaux qui reposent,
autant d’apparitions. » J.-P. Monnier, L’Arbre un jour, 1971, p. 53.
Remarques. En français de référence, combe est un technicisme des géologues et des géographes, défini comme une “dépression longue et étroite formée par l’érosion dans l’axe d’un anticlinal” (TLF). Avec le sens plus général de “petite vallée”, le mot fait toutefois son apparition assez tôt dans la lexicographie française,
dûment marqué comme régional (cf. par ex. la marque « dans quelques départements » dans Lar 1900).
Commentaire. Régionalisme de statut. Déjà attesté en latin médiéval au xie s. comme toponyme ; première attestation comme appellatif : 1590 (v. GPSR). Type
bien attesté dans l’ancienne langue centrale, mais devenu rare depuis la fin du moyen
âge dans le nord du domaine galloroman, ce qui explique son absence du français de
référence comme terme non marqué (FEW). L’aire des attestations dialectales couvre
presque les deux tiers méridionaux de la Galloromania ; en français régional toutefois,
le mot s’est surtout conservé dans l’est galloroman (Champagne, Bourgogne, Franche-Comté)
ainsi qu’en Auvergne et en Aveyron.
Bibliographie. BrunFrComté 1753 ; SchneiderRézDoubs 1786 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1842 ;
HumbGen 1852 ; MègeClermF 1861 ; Littré 1863 ; BonNeuch 1867 ; ChambonVayssier 1879 ;
BeauquierDoubs 1881 ; FrançJJRouss, p. 40-41 ; WisslerVolk 1909 ; CollinetPontarlier
1925 ; BoillotGrCombe 1929, p. 191 ; FEW 2, 1524b-1526a, cŬmba ; GPSR 4, 171a-172a ; BonnaudAuv 1976 ; Fr. Lassus, Th. Brossard, “Analyse systématique et microtoponymie. Les ‘géomorphonymes’ jurassiens combe, creux, cul, crêt, mont”, NRO 17/18 (1991), 41-60 ; DromardFrComt 1991 ; TavBourg 1991 ; BoisgontierMidiPyr
1992 ; DuchetSFrComté 1993 ; TamineChampagne 1993 ; Lengert 1994 ; RobezMorez 1995.
Copyright © 2022, tous droits réservés
|