clique n. f.
![]() ![]() ◆ Groupe de personnes déguisées qui participent aux cortèges et à diverses festivités
lors de carnavals et de fêtes villageoises, en jouant du fifre, du tambour, de la
grosse caisse ou du clairon. Les fameuses cliques bâloises. Meneur de clique. ⇒ Guggenmusik.
1 « La 48e édition du Carnaval de Saint-Léonard vivra sous le règne d’Aimé III et promet d’être
plus attractive que jamais. 32 chars et groupes musicaux prendront part au cortège
qui débutera à 14 h. 15 précises. Sans trop vouloir pour l’instant dévoiler le programme
signalons la participation de la seule clique féminine de Bâle […]. » Journal de Sierre, 9 février 1982, p. 1.
2 « Le samedi matin, à partir de 6 h. 15, les cliques musicales auront le privilège et la joie de réveiller la population sédunoise* pour lui rappeler que c’est carnaval. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 13-14 février 1982, p. 30.
3 « Organisée par la paroisse catholique, la fête joyeuse a connu samedi un petit succès.
Une clique, une soixantaine de gosses déguisés et des confettis multicolores à jeter à la tête
des quelques badauds : le carnaval neuvevillois* est resté intime et sage, faisant malgré tout la joie des petits. » L’Express, 8 février 1993, p. 23.
4 « Plus de dix-huit chars, fabriqués dans la halle* des fêtes de Bassecourt, une vingtaine de groupes volants annoncés et la participation
de treize cliques venues de Suisse romande et allemande. » Le Pays, 11 février 1993, p. 9.
5 « Deux cliques biennoises* et le groupe des tambours de Moutier participeront à l’ouverture, tandis que la Dalton
Clique se joindra à eux dans l’après-midi pour le cortège. » Le Démocrate, 17 février 1993, p. 11.
6 « Distribuée par la ville bâloise aux fêtards de tout poil, une feuille fait ses dernières
recommandations. Petit échantillon… […] Ne formez pas de chaîne. Restez groupés. Ne
coupez pas la route aux cliques. » Le Matin, 6 février 1994, p. 13.
7 « Au son des clics [sic] de carnaval, des brassband [= orchestres de cuivres], des fanfares, les Uranais* rejoints par des Tessinois*, des Grisons et des Valaisans ont laissé éclater leur joie au fur et à mesure que
tombaient les résultats des cantons*. » Le Nouveau Quotidien, 21 février 1994, p. 8.
Remarques. En français de référence, clique désigne (en plus du sens fam. et péj. de “groupe de personnes qui se coalisent pour intriguer”) l’ensemble des musiciens, tambours et clairons d’un régiment (depuis 1886, TLF). C’est probablement cet emploi de la langue militaire qui a fait l’objet
d’un emprunt et d’une extension sémantique par les Suisses alémaniques (v. ci-dessous),
extension sémantique que les Suisses romands ont reprise à leur tour. Le TLF fournit
du reste un exemple de clique « (par anal.) dans une société de gymnastique » (1934), sans définir de quoi il s’agit ; cela laisse tout de même supposer que l’usage
central connaît aussi pour ce mot des extensions de sens en dehors du domaine militaire.
Commentaire. Emprunt au suisse alémanique et à l’all. de Suisse Clique n. f. “Vereinigung, welche an der Fasnacht mit einer Trommler- und Pfeifergruppe teilnimmt” (DudenSchweiz) ; cf. en particulier bâlois Glygge n. f. “Basler Fasnachtsvereinigung”. Acception sans tradition lexicographique en français ; manque à GPSR 4, 112b s.v. clique. Dans le Roussillon, clique peut aussi désigner une « fanfare, et pas spécialement musique militaire » ; mais cet emploi est sans lien génétique avec le mot suisse romand.
Bibliographie. SuterBasel 1984 ; Nic 1987 ; DudenSchweiz 1989 ; CampsRoussillon 1991.
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