|
bracaillon n. m.
1.◆ Personne peu appliquée, qui fait mal son travail ; personne brouillonne, indécise.
⇒ pétouillon.
1 « Dites donc, votre ascenseur c’est du matériel de bracaillon. » RSR, 7 février 1976.
2 « Le forgeron du village ne pourra pas garder à son service ce bracaillon. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
3 « […] qu’ils ne touchent jamais au nom de “gruyère*”, car ce ne serait que du travail de “bracayon” [sic]. » La Liberté, 21 août 1993.
4 « Ce n’est plus un paquet [fiscal]. C’est un sac poubelle. Et le message du Conseil* fédéral est une carte postale écrite sur un coin de table. Arrêtons ce travail de bracaillon ! » 24 heures, 16 mars 2004, p. 8.
◇ Qui se mêle de tout. (Enq. CD/II, 1975-1981, VD Corcelles-le-Jorat.)
2.◆ Personne à qui on ne peut se fier ; personne malhonnête en affaires.
5 « M. P.A., procureur général, fustige sévèrement cet agent d’affaires sans patente* qui fait appel au Tribunal cantonal* d’un jugement du tribunal d’arrondissement de Sierre qui l’a condamné […] pour abus
de confiance : – Nous avons affaire à un “bracaillon” de l’immobilier de la pire espèce. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 17 mars 1978, p. 46.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton du Valais〉, 〈Canton de Fribourg〉 ; 〈Canton de Neuchâtel〉 spor.
Remarques. Appartient au registre familier oral ; encore très vivant au sens 1.
Commentaire. Première attestation : 1897 (Pier). Emprunté au patois brakalyo̩n (GPSR) ou dérivé en français régional de bracailler, verbe documenté depuis 1867 (BonNeuch), mais aujourd’hui tombé en désuétude. Selon Wartburg, le mot se rattache
à une famille d’origine germanique dont est également issu le fr. braque “écervelé, fantasque”. En France, il est signalé au sens 1 dans le Haut-Jura (bracayon).
Bibliographie. WisslerVolk 1909 ; Pier ; GPSR 2, 717a ; FEW 15, I, 237b, *brakko 1 ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 200 ; DurafHJura 1986.
Pierre KNECHT
Copyright © 2022, tous droits réservés
|