les citations
baboler v. intr.
◆ Balbutier, bafouiller, bredouiller ; parler en hésitant ; parler sans réfléchir, pour ne rien dire ; raconter des choses peu vraisemblables, dire des bêtises. Il babole sans arrêt. ⇒ barjaquer ; batoiller.
1 « Je lui demande comment il va, il hésite à me répondre, il babole. » RSR, 2 juin 1976.
2 « Tais-toi, tu baboles. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VS Sion).
3 « Arrête de baboler, c’est pas vrai ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
4 « Je commence à baboler, c’est mauvais signe. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Colombier).
◇ Babiller (d’un bébé, d’un jeune enfant).
5 « Les enfants d’outre-Sarine* baignent dans le dialecte*. Mais attention aux idées reçues ! Aujourd’hui, lorsqu’ils babolent encore, les petits Alémaniques zappent sur les chaînes allemandes. » Le Nouveau Quotidien, 23 juin 1995, p. 21.
(exceptionnellement, en emploi tr. indir.)
6 « Nous assistons donc à la disparition du lièvre de notre pays. Cela n’a pas grande importance, mais c’est un signe prémonitoire qui nous montre où nous allons arriver si nous continuons à ne rien entreprendre, sinon “baboler” vaguement d’écologie, ce que se contentent de faire nos “écologistes” diplômés. » L’Express, 15 novembre 1995, p. 34.
(exceptionnellement, en emploi tr. dir.)
7 « Avant elle, on entendit un monsieur baboler une bienvenue plus que médiocre avec un fort accent. » Le Nouveau Quotidien, 8 septembre 1995, p. 21.
babolant, ‑ante part. prés.-adj. Qui babole.
8 « Le pasteur est nommé à Lausanne. Une baderne babolante en velours côtelé le remplace au pied levé et s’incruste des années. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 134.
↪ V. encore s.v. mômier.
Localisation. Connu sporadiquement dans Canton de Vaud, Canton du Valais, Canton de Genève, Canton de Neuchâtel et Canton de Berne (Jura Sud).
Remarques. Appartient au registre familier. — Cf. encore babolements n. m. pl. “balbutiements, bredouillements” (« L’anglais ne nous unirait pas : il ferait de nos assemblées et de nos débats des babolements approximatifs […]. » 24 heures, 11 mai 1987).
Commentaire. Première attestation en Suisse romande : 1820. Le FEW cite un afr. baboler “bavarder”, mais ce mot ne figure dans aucune des sources canoniques du FEW pour l’ancien (ou le moyen) français ; il semble s’agir d’une donnée isolée, qu’il faudrait pouvoir localiser. Quoi qu’il en soit, le mot s’étend à l’époque contemporaine sur une aire limitée au domaine francoprovençal : cf. Lyon baboler “babiller” (1750, Du Pineau), Beaujolais baboler “dire des grossièretés ; faire la moue, rouspéter”, Savoie baboler “tenir des propos badins, sans signification ; bavarder, papoter”.
Bibliographie. VurpasDuPinLyon (env. 1750) ; GaudyGen 1820, 1827 ; HumbGen 1852 (> ConstDésSav 1902) ; FEW 1, 193a, bab ; GPSR 2, 182a s.v. babòla̩ ; Pid 1983, 1984 ; GuichSavoy 1986 ; CuenVaud 1991 ; VurpasMichelBeauj 1992 ; GagnySavoie 1993 ; Lengert 1994 ; PLi 1998.
Copyright © 2022, tous droits réservés