avale-royaume n. m.
1.◆ (fam.) Goinfre. Le Louis, il veut toujours tout bouffer, c’est un vrai avale-royaume.
1 « Tu deviens un sacré avale-royaume avec l’âge, il te faudra veiller [= surveiller] ta ligne. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Cortaillod).
2 « Quel avale-royaume ! Il a mangé toute la soupe et fini tous les restes ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Colombier).
3 « Il vaut mieux l’avoir en photo qu’en pension : c’est un avale-royaume. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
4 « Un tel menu [de Saint-Martin*] ne fait pas peur à un avale-royaume comme toi ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Bienne).
2.◆ (fam.) Personne aux appétits, aux ambitions insatiables. Notre régent*, c’est un avale-royaume : il veut cumuler toutes les fonctions (v. CuenVaud 1991).
Localisation. Encore bien vivant dans le Jura ; ailleurs, tend à disparaître (mais plusieurs témoins
des enquêtes CD, de tous les cantons, le connaissaient encore très bien).
Remarques. Rare dans la langue écrite. Certains témoins prétendent l’avoir entendu en patois,
mais jamais en français. D’autres au contraire le tiennent pour du français général.
Commentaire. Plus ancienne attestation : 1852. Également attesté dans les patois, par emprunt au
français régional (v. GPSR). En France, attesté à Mâcon (Saône-et-Loire) avec le sens
de “dépensier, dilapidateur”, à Vendôme (Loir-et-Cher) avec ce même sens, ainsi qu’avec le sens de “glouton”, que l’on retrouve également en Sologne, dans le Morvan et dans le Doubs. Dans ce
composé, royaume désignait à l’origine le gâteau des Rois (v. FEW s.v. regimen).
Bibliographie. HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; BonNeuch 1867 ; BeauquierDoubs 1881 ; OdinBlon 1910,
25b-26a ; Pier, PierSuppl ; HFillRDagSologne 1933 ; GPSR 2, 130b-131a s.v. avale– ; FEW 10, 209b, regimen III et 14, 146b, vallis I 3 a β ; IttCons 1970 (> CuenVaud 1991).
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