trou du dimanche n. m.
◆ Gosier, trachée-artère, par opposition à l’œsophage.
1 « Ils ont descendu par le gosier, par le trou de la semaine et le trou du dimanche, du bouillon, de la viande séchée, de la tomme, et vidé plusieurs carafes jusqu’au
glas de la fermeture des cafés. » M. Chappaz, Portrait des Valaisans, 1965, p. 202.
2 « Le blond Curé de Fully […] avait le sens du miroton. Il avait l’oreille du gibier.
Les sauces lui parlaient. Et les autres Curés se hâtaient par le trou de la semaine
et le trou du dimanche. Puis ils causaient des vins. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 94.
3 « […] j’ai le tanin qui ribe [= frotte], au fond du gosier, ce qu’on appelait le trou
de la semaine et le trou du dimanche ; […]. » M. Chappaz, À rire et à mourir, 1983, p. 115.
4 « Quand on avale mal, ça se passe par le trou du dimanche. » RSR, 20 juillet 1985.
◇ S’emploie surtout dans la loc. verb. avaler par le trou du dimanche, avaler de travers.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton du Valais〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉.
Remarques. L’expression trou de la semaine (v. les citations ci-dessus), non confirmée par d’autres sources, doit être une création
plaisante de M. Chappaz pour désigner l’œsophage.
Commentaire. Origine inconnue. Nos premières attestations se situent à l’époque de l’enquête du
GPSR (1900-1910), où les correspondants ont glosé des expressions patoises par le
français régional trou du dimanche. Le syntagme, absent des dictionnaires du français de référence, est signalé en français régional de Franche-Comté. Il est également en usage en Belgique. — Cf. aussi l’expression synon suissal. Sunntigshals n. m. (cf. SchwId 2, 1210 s.v. Sunntaghals). — Manque au FEW.
Bibliographie. GPSR 5, 712a ; DromardFrComt 1991 ; ArèsParler 1994 ; Belg 1994 s.v. avaler ; KublerExpr 1995 ; « expressions assez désuètes » ColinExprFrComt 2001.
Pierre KNECHT
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