les citations
seillot n. m.
◆ Petite seille*, servant entre autres à recueillir le lait de la traite. Seillot à traire. Un seillot de lait. ⇒ boille 1 ; brante ; gerle ; seille ; seillon.
1 « […] partout dans la campagne, on se prépare à traire, et j’entends la chansonnette du lait giclant dans le “seillot”, cette musiquette monotone qui commencera sur une note aiguë pour se terminer sur une note grave […]. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 146.
2 « Monté sur un alpage* par une grande chaleur, il était entré en nage dans une cabane de pâtre, avait happé de ses grosses lèvres un peu de cette lune blanche au fond d’un seillot et il avait eu le sang givré. » C. Bille, La Fraise noire, 1968, p. 209.
3 « Alors sur la place, des hommes et des enfants accoururent avec des brantes* de bois et des seillots remplis de lait. » C. Bille, La Maison Musique, 1977, p. 100.
Localisation. Canton du Valais, Canton de Genève, Canton de Neuchâtel.
Remarques. Vieilli ; connu sporadiquement. — Toutes les sources romandes et franc-comtoises citées en bibliographie (v. ci-dessous) donnent la forme seillot (dont la finale en ‑ot correspond à la prononciation avec o ouvert, typique de l’Est), sauf GuilleDial 1825 et GuilleNeuch 1829-32, qui ont seilleau, probablement pour avoir trouvé cette graphie dans la lexicographie française (Boiste est explicitement cité par Guillebert ; FEW donne pour frm. seilleau “petit seau” l’indication bibliographique suivante : « Desr 1687-Lar 1876 » [en fait, 1933]). La forme en ‑eau semble représenter un type dialectal de l’Ouest français (v. FEW). La situation est compliquée par l’existence d’une forme seillot aussi attestée dans l’Ouest, et dont l’un des sens spécialisés (“seau de bois dont on se sert à bord des bâtiments”) se retrouve dans certains dictionnaires français (v. par ex. Littré) avec une marque diaphasique (« t. de marine ») et non diatopique.
Commentaire. Premières attestations : 1431 (ltm. sellioctos, v. AhokasGenève) ; 1442 (ltm. seillotos, v. Pier) ; 1536 (mfr. seilliot, v. AhokasGenève), 1541 (mfr. selliot, v. Pier) ; 1790 (frm. seillot, v. Pier). Dér. de seille, suff. ‑ot. Type ancien, bien attesté depuis le moyen âge ; de nos jours, sa vitalité est en perte de vitesse en SR, mais il est encore très vivant en Franche-Comté (v. bibliographie ci-dessous).
Bibliographie. “petite seille” GaudyGen 1820, 1827 ; “seau” GuilleDial 1825, p. 16 ; “(dim. de seille)” GuilleNeuch 1829-32, p. 86 ; « seillot ou seilleau “(mar.) espèce de seau de bois dont on se sert à bord des bâtiments” » Besch 1845 (sans marque rég.) ; “petite seille, baquet” HumbGen 1852 ; “petit seau en sapin, allongé, à une seule anse” GasconDôle 1870 ; “(t. de marine) espèce de vase de bois dont on se sert à bord des bâtiments” Littré 1871 (sans marque rég.) ; « seillot ou seilleau “(mar.) vase de bois dont on se sert à bord des navires” » Lar 1875 (sans marque rég.) ; “seau en bois” BeauquierDoubs 1881 s.v. seille ; ConstDésSav 1902, p. 369a ; Pier ; “petite seille peu profonde” CollinetPontarlier 1925 ; “vase en bois peu profond et assez large destiné à recevoir le lait chaud et à faire monter la crème” BoillotGrCombe 1929, p. 277 ; AhokasGenève, p. 277 ; FEW 11, 666b, sĬtŬla I ; “(syn. de seille)” PR 1967 s.v. seille (sans marque rég.), «  régional » 2001 ; “petite seille” GR 1985 (sans marque rég.) ; “(très usuel) baquet en bois à deux poignées qui servait à la coulée du lait” DurafHJura 1986 s.v. seille ; “petit baquet” DromardFrComt 1991 ; “petite seille” ColinParlComt 1992 ; HeitlandNeuch 1993, p. 41 (seulement connu par le plus âgé des quatorze témoins, une ex-infirmière née en 1910) ; “(dim. de seille)” DuchetSFrComté 1993 ; Lengert 1994 ; “petit seau” RobezMorez 1995.
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