rampon n. m.
![]() ◆ Plante potagère herbacée, cultivée de préférence pendant la saison froide, dont les
petites feuilles, rondes et vert foncé, se mangent en salade. Rampon du pays. Du rampon bien frais. Salade de rampon et d’œufs durs. Le rampon est
la salade de l’hiver.
1 « […] les salades pommées ou frisées, la mâche ou rampon qu’il faut assaisonner au citron, le pissenlit qui ne peut se concevoir qu’avec l’accompagnement
de l’œuf mollet et des lardons tirés de la poêle […]. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 182.
2 « Au moment de servir, ajoutez le rampon à la sauce et parsemez joliment de cerneaux de noix. » M. Vidoudez, J. Grangier, À la mode de chez nous, 1976, p. 60.
3 « La coupe automnale de rampon a débuté dans le Seeland, dans l’est de la Suisse et dans les régions de Zurich et
d’Argovie. Des quantités considérables de ce produit sont déjà offertes sur le marché.
L’importation de rampon sera donc restreinte dès le 15 septembre 1976. » La Liberté, 10 septembre 1976, p. 3.
4 « Les quelque quatre-vingts convives ont été unanimes à apprécier les mets […]. Salade
printanière et rillons au ris de veau : les ris de veau égrenés blanchis, vivement
sautés à la poêle étaient accompagnés d’une salade comprenant rampon, endive, asperges vertes, trévise et quelques pois gourmets. » Courrier neuchâtelois, 13 mars 1996, p. 24.
Remarques. Correspond au français de référence mâche, terme non marqué (et plutôt inusité en Suisse romande), ou doucette (« nom vulgaire » Rob 1954 ; sans marque, GLLF 1972 ; « nom vulgaire » TLF ; « régional » GR 1985 et 2001. V. encore DRF 2001). Dans une bonne partie de la Suisse romande,
doucette est aussi connu et même préféré à rampon ; en effet, on ne relève ce dernier dans aucun glossaire de NE ou de BE.
Commentaire. Premières attestations : seconde moitié du xviiie s., dans un texte en patois genevois (v. BGPSR 11, 105) ; 1790, Merle d’Aubigné (en
français). Selon Wartburg, il s’agit d’un emprunt au piémontais rampon, représentant d’un type très bien attesté dans les parlers du nord de l’Italie. En
galloroman, les attestations dialectales ont été relevées dans VD, FR, VS et GE, en
Savoie, en Val d’Aoste, dans l’Ain et dans la Loire. En français régional, le mot
survit en SR, en Savoie et dans le Val d’Aoste. Il appartient à la même famille que
fr. raiponce n. f. (qui réfère à une autre plante mais qui peut aussi à l’occasion avoir désigné la
mâche ; v. TLF) et all. Rapunzel n. f. “mâche” (mais en Suisse alémanique, toutefois, on lui préfère le terme de Nüsslisalat n. m. ; v. DudenSchweiz 1989).
Bibliographie. Merle d’Aubigné 1790, p. 130 ; DeveleyVaud 1808, n° 209 ; Dumaine 1810, p. 256 ; GaudyGen
1820, 1827 ; DeveleyVaud 1824 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ;
« ranpon » ConstDésSav 1902 (qui ne le donne que comme mot patois) ; OdinBlonay 1910, p. 463a ;
BGPSR 11 (1912), 105 ; Schoell 1936, p. 90 ; FEW 10, 72b, rapum II 5 b ; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991) ; MartinAost 1984 (où la proposition
de rattachement étymologique à ramus est erronée) ; GuichSavoy 1986 ; OffScrabble 1995.
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