éd. 1999 privat-docent [pʀivɑdɔsɑ̃] 🔊 n. m. (pl. privat-docents)
◆ Membre du corps enseignant d’une université, non titulaire d’une chaire, tenu de donner
un certain nombre d’heures de cours non rétribuées (à l’exception d’une indemnité
forfaitaire).
★ Contrairement au chargé de cours, engagé pour donner un cours dont le contenu est
déterminé à l’avance, le privat-docent choisit librement son sujet. Il donne des “cours libres”, portant sur des matières qui complètent l’enseignement régulier ou sur des matières
nouvelles. Devenir privat-docent ; être nommé privat-docent ; enseigner, donner des cours libres
à titre de privat-docent. Un enseignement de privat-docent.
1 « Je ne pensais qu’à la thèse de doctorat qui allait faire de moi un privat-docent, puis, à vingt-sept ans, un chargé de cours, et l’année suivante, un professeur extraordinaire. » J.-P. Monnier, La Terre première, 1965, p. 42.
2 « M. M., professeur émérite de l’Université de Berne, est né en 1907. Docteur en droit
(Berne, 1932), avocat, il est devenu le collaborateur du professeur Arthur Homberger
[…]. En 1942, la Faculté de droit de Berne le nomme privat-docent, puis, de 1951 à 1973, il sera, comme successeur de Th. G., professeur ordinaire de
droit civil dans la même faculté. » Université de Neuchâtel, Annales 1972-73, 1974, [p. 133].
3 « À l’hôpital de Cadolles, le Dr W., privat-docent à l’Université de Lausanne, occupait le poste de chirurgien-chef ; le chrirugien
R., chef de clinique, était ainsi son subordonné. » Tribune-Le Matin, 25 novembre 1976, p. 5.
4 « Elle regardait de l’autre côté de la Moscova se déployer de grands feuillage verts
ou jaunes. Etait-ce le Mont aux Moineaux ? / – Le Mont Lénine, voyons ! gronda Fotami,
privat-docent de l’université de Bâle, chef de la mission. » C. Bille, Les Invités de Moscou, 1977, p. 15.
5 « Personnalité renommée du droit international, le professeur P. G. est décédé à Genève
à l’âge de 78 ans. Né à Zurich en 1899, il fit ses études à Genève, Rome et Berlin.
En 1928, il devient privat-docent à l’Université de Genève et, en 1955, professeur de droit international public. » Tribune-Le Matin, 3 septembre 1977, p. 3.
6 « […] le jeune savant tenait à témoigner de son attachement à Neuchâtel, […] en proposant
ses services à la Faculté des lettres. Celle-ci accorda successivement à R.-H. B. la
venia legendi [en italique dans le texte] de privat-docent, le rang de professeur associé, puis extraordinaire, en attendant de le nommer, en
1968, professeur ordinaire de langue et littératures allemandes. » Université de Neuchâtel, Annales 1986-87, 1988, p. 313-4.
7 « De retour en Suisse, Ch.-G. B. enseignera à l’Université de Genève, à titre de privat-docent, la photo-chimie puis la thermodynamique chimique. » Université de Neuchâtel, Annales 1986-87, 1988, p. 315.
8 « Les privat-docents sont agréés par le Conseil* d’État, sur présentation de la faculté intéressée et aux conditions précisées par l’article
41 du présent règlement. […] Le candidat à un enseignement de privat-docent adresse au recteur une demande écrite accompagnée d’un curriculum vitae, de l’indication
de ses titres universitaires (en règle générale le doctorat est exigé) et d’une liste
de ses publications scientifiques. […] Les privat-docents soumettent chaque année à la faculté le programme de leurs cours. S’il s’agit d’une
discipline enseignée par un professeur ou un chargé de cours, le doyen s’assure préalablement
de son assentiment. L’autorisation de donner un cours libre de privat-docent est accordée pour une période uniforme de quatre ans. Renouvelable, elle peut toutefois
être retirée en tout temps, à la demande motivée de la faculté intéressée. […] Les
nouveaux privat-docents sont présentés par le doyen en séance publique. Ils font à cette occasion une leçon
inaugurale. » Grand Conseil de la République et Canton de Neuchâtel, Règlement général de l’Université
de Neuchâtel, 10 septembre 1997, p. 10, art. 41 et 42.
9 « Son fils Pierre suivit d’abord ses traces : licence en droit, vice-chancelier en 1916,
puis docteur en droit et privat-docent à l’Université de Lausanne de 1925 à 1928. » La Liberté, 20 février 1998, p. 10.
Remarques. Pour une femme, le DictFémMasc recommande la forme privat-docent, sans modification morphologique.
Commentaire. Latinisme universitaire propre aux pays germanophones, d’où il est passé en Suisse
romande. Première att. en France : 1805 (v. TLF) ; premières att. en SR : 1840 (v. LengertAmiel, en référence à l’Allemagne mais sans att. textuelle) ; 1848 (en référence à Genève, v. Lengert-Amiel, Journal intime, t. 1, p. 365). Dans la lexicographie française, la Suisse romande n’est mentionnnée
explicitement que dans PLi 1998 ; les autres sources négligent la Suisse (« en Allemagne » Lar 1875 ; « dans les universités d’Allemagne » Lar 1904, 1932 ; « dans les universités allemandes » Lexis 1975, 1992), ou citent en bloc les pays germanophones (« dans une université allemande, autrichienne ou suisse » Rob 1961, PR 1984, GR 1985, NPR 1993 ; « dans les universités allemandes ou suisses » Lar 1963) ; dans le pire des cas, la Suisse romande est implicitement exclue (« dans les universités d’Allemagne, d’Autriche ou de Suisse alémanique » GLLF 1976 ; « dans une université all., autr. ou de Suisse aléman. » TLF). Quant à la prononciation francisée du mot en SR, seul Alpha 1982, rédigé à
Lausanne, en donne une bonne transcription.
Bibliographie. FEW 16, 650b, PRIVATDOZENT ; Alpha 1982 ; DictFémMasc 1991 ; Lengert 1994 ; PLi 1998 (où le sens 2, marqué « Suisse », ne représente en fait qu’une formulation plus précise du sens 1) ; LengertAmiel
1998.
Michaela HEINZ
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