les citations
pipette (ne pas valoir -) loc. verb.
◆ N’avoir aucune valeur. Des services* en plastique, ça ne vaut pas pipette !
1 « Alors, ma théorie, elle ne “vaut pas pipette”, comme vous dites. » G. Duttweiler, Joyeusetés du Pays de Vaud, 1972, p. 108.
2 « Récemment, Séraphin a conclu une excellente affaire à Lausanne. Par-devant notaire, il a vendu un terrain qui ne valait pas pipette et sur lequel il ne se faisait plus d’illusion… » A. Belperroud, Les toutes bonnes du syndic, 1973, p. 175.
3 « Comme ancien conseiller* général de la ville de Neuchâtel, on nous a dit que ces économies faites au milieu de la nuit ne valaient pas pipette, que ce courant-là était un courant qu’il fallait utiliser. Alors nous nous demandons si on ne se coupe pas le nez pour se faire beau en disant : on va couper l’électricité au milieu de la nuit. » Bulletin officiel des délibérations du Grand Conseil, Neuchâtel, 20 novembre 1973, p. 677.
4 « Si la feuille a trop d’annonces, les abonnés se plaignent qu’elle contient trop peu de texte ou de lecture. Font-elles défaut : on dit que le journal ne vaut pas pipette et ne vaut pas le diable. » 24 heures, 14 mai 1982, p. 2.
5 « En quittant cavalièrement le G8, avant même le café, George W. Bush a manifesté mieux que quiconque ce qu’il convient de penser désormais de ce genre de réunions : rien, parce qu’elles ne valent plus pipette. » 24 heures, 24 juin 2003, p. 2.
Remarques. Correspond au français de référence ne pas valoir tripette (v. comm. ci-dessous).
Commentaire. Première attestation : 1852 (Humbert). Il semble s’agir d’un croisement entre frm. ne pas valoir une pipe cassée “être dépourvu de mérite” (xixe s., v. FEW 8, 561b, *pĪppare 1 b δ) et frm. ne pas valoir tripette “ne rien valoir” (depuis Trév 1743, v. FEW 13, II, 299a, *trippa). On relève la loc. ne pas valoir pipette dans le français de Provins (Seine-et-Marne) avec le sens de “être atteint de faiblesse”, mais Wartburg classe ce mot au sein d’un groupe où le type pipette désigne plutôt des fétus de paille (v. FEW 8, 560a, *pĪppare 1 b α), alors que les attestations romandes sont classées à la suite de frm. pipette “petite pipe” (avec Ste-Sabine [Côte-d’Or] pipette “plus rien, plus de traces”).
Bibliographie. HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; OdinBlonay 1910, p. 418a ; Pier ; FEW 8, 561b, *pĪppare 1 b δ ; SnellGen 1960 ; IttCons 1970, p. 239 (> CuenVaud 1991) ; PLi depuis 1989.
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