les citations
morbier n. m.
◆ Grande horloge de parquet à balancier, en bois, recherchée pour la beauté de ses cadrans, moulures et ferrures. Morbiers anciens restaurés. Morbier du xviiie. Morbier Louis XV, Louis XVI. Morbier franc-comtois. Morbiers neufs vieillis à la cire et patinés à la main. Morbiers en bois massif sculptés à la main. Morbier en noyer, en acajou. Un mouvement, un cadran, un balancier de morbier.
1 « Soudain, le gros morbier figé à l’angle de la chambre détacha de son cadran quatre coups distincts. » A.-L. Chappuis, À petit feu, 1964, p. 106.
2 « À vendre […] très beau morbier empire d’époque noyer massif et bronze (conviendrait pour château, manoir, maison de maître, hauteur 2 m 50). Un autre morbier demoiselle daté 1793, hauteur 2 m environ, très jolie pièce. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 12 mai 1971, p. 20.
3 « Un banc courait contre le mur, la grande table était vide, mais des chaises de paille au dossier élevé désignaient la place de chacun. Le bout de la table, contre le mur, c’était le territoire du père. Le docteur s’adossait à quelques centimètres de l’horloge au balancier solennel, un “morbier” haut comme un cercueil, qui venait du fond d’une vallée jurassienne où un arrière-grand-oncle goinfré de kirsch et de psaumes l’avait fignolé tout un hiver derrière ses petites vitres griffées de givre. » J. Chessex, L’Ogre, 1973, p. 30.
4 « Dans le salon, un arbre [de Noël] se dressait aussi, près de la commode Renaissance, et la flamme des bougies se reflétait dans la vitre du grand morbier sombre. » J. Fonjallaz, Le Chemin des vignes, 1973, p. 61.
5 « J’ai oublié de dire qu’il y avait encore parmi nous un fier et savant petit horloger, si menu de taille qu’il avançait toujours sur la pointe des pieds. Son bonheur était de faire marcher les anciennes pendules. Il se trouvait sur une échelle et tentait de réveiller avec application un morbier du dix-septième siècle. » C. Bille, Le Salon ovale, 1976, p. 20.
6 « Les morbiers anciens deviennent de plus en plus rares et les amateurs de plus en plus nombreux. C’est ce que nous a dit Mme J. D., qui dirige un commerce de morbiers anciens à Ecublens. En compagnie de son mari, elle achète et restaure des pièces qui ont plus de cent ans d’âge. […] “Nous achetons des vieilles pièces dans le Jura français et nous les restaurons dans notre atelier. Les caisses sont refaites, les mouvements démontés, et les décorations retouchées si elles existent.” Une fois remontés, les morbiers sont vendus à des particuliers en Suisse, avec une solide garantie. » 24 Cités, 27 septembre 1977, p. 9.
7 « Traversent la nuit ce glouglou ambulant des morts et le tic-tac des morbiers. » M. Chappaz, À rire et à mourir, 1983, p. 211.
8 « Et quand il me fit sortir par la double porte qui donne directement dans le couloir, il y avait sur notre gauche, devant le grand morbier, un homme âgé qui en manipulait le balancier. » A.-L. Grobéty, Infiniment plus, 1989, p. 228.
Remarques. Correspond au terme du français de référence horloge comtoise ou simplement comtoise (v. par ex. GLLF, TLF, GR), plutôt inusité en SR.
Commentaire. Première attestation : env. 1840 (dans le Glossaire du patois de la Suisse romande de Bridel, ms. de Lausanne ; BiblSR 1285). Désignait à l’origine des pendules produites à Morbier, petite localité du Jura français.
Bibliographie. HumbGen 1852 ; « Genève » Bridel 1866 ; MüllerMarécottes 1961, p. 156 ; ZumthorGingolph 1962, p. 257 ; FEW 6, III, 125a, Morbier ; SchüleListeLar 1978 ; Lar 1979 ; PLi depuis 1980 ; TLF ; GR 1985 ; Lengert 1994 ; OffScrabble 1995 ; GR 2001.
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