Dictionnaire suisse romand

les citations

mollachu, -ue adj. et n.

◆ Mou, sans énergie, apathique (d’une personne). Quel mollachu, celui-là !

1 « Pourquoi s’est-il coincé dans cette atroce bonbonnière où se tortille la mollachue quinquagénaire ? » J. Chessex, Carabas, 1971, p. 159.

2 « Mais le centre abrite trop de ces mollachus indifférents pour qui l’autonomie consiste à jeter des bouteilles de bière par la fenêtre, à mettre la musique “plein tube” à trois heures du matin et à se défoncer au maximum. » Tribune-Le Matin, 20 juin 1981, p. 2.

3 « Comment leur expliquer, à ces aspirants séducteurs, qu’un jour, on craquerait pour un déposeur de roses à nos pieds, mais que le lendemain, on foulerait des mêmes petons le même mollachu personnage […]. » Construire, 2 juillet 1997.

◇ (par ext., en parlant d’une chose) Qui manque de fermeté ou de vigueur.

4 « Les roses, déclarait un jardinier dans un train, c’est comme les enfants. Si on les laisse pousser n’importe comment, ça donne des mollachues. » Tribune-Dimanche, 27 novembre 1977, p. 9.

5 « Les Class America [yachts], ces traîne-plomb pour qui le gain de vitesse le plus infinitésimal exige des dépenses folles, sont dessinés pour les airs réputés mollachus du sud de la Californie. » Le Nouveau Quotidien, 7 mars 1995, p. 2.

Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉.

Remarques. Appartient surtout à l’usage oral.

Commentaire. Première attestation : 1960 (SnellGen). Dérivé en ‑u (< ‑Ūtu) de la forme synon. mollache citée par HumbGen 1852, variante aujourd’hui vieillie du fr. mollasse. Le fr. connaît aussi la forme mollasson avec la même signification ; cf. TLF s.v. mollasse1. — DumGen 1983 reproduit l’entrée de HumbGen 1852 « mollache s. et adj. f. “personne flasque, molle, lâche au travail, dénuée de toute énergie” » mais ajoute : « actuellement nous disons mollachu ». — La graphie molachu (W. Borgeaud, dans FEW pour Genève) n’a pas été confirmée par d’autres attestations.

Bibliographie. SnellGen 1960 ; FEW 6, III, 51b, mŎllis I 1 ; DumontGen 1983 ; CuenVaud 1991 ; Lengert 1994 (où la première datation « um 1900, Snell » n’a pas de valeur philologique).

Pierre KNECHT