les citations
éd. 1999 mèdze n. m., medze (var. meidze, meidzo, mège, meige)
◆ Médecin non patenté, guérisseur, rebouteux, charlatan. Je crois que je vais devoir aller voir un mèdze.
1 « Lorsque le berger se résout néanmoins à voir le médecin, il sera tenté d’aller trouver d’abord un charlatan, un guérisseur ou, comme on dit dans le pays, un “mèdze”. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 223.
2 « Le docteur I. a des boutades qu’il veut sommaires. Il bénit les paramédicaux, “meidzes” et diseurs d’avenir qui drainent une clientèle névrotique qui évite ainsi de submerger les médecins. » Tribune-Le Matin, 1er octobre, 1976, p. 2.
3 « “Rebouteux”, “rhabilleur”, “medze”. Dans le canton de Vaud, on sait de quoi on parle : d’un homme qui a “un don” qui remet en place les nerfs, les muscles, les articulations. » Tribune-Le Matin, 25 novembre 1976, p. 5.
4 « Nous ne voulions pas quitter Sarreyer sans parler au “meidzo”. Il nous explique que pour guérir il faut masser et remasser le centre nerveux. » La Dzapate (journal de carnaval, VS), éd. jaune, 1976, p. 1.
(dans un emploi fig.)
5 « Malades comme jamais depuis la dernière guerre, les finances publiques fédérales* ont rarement eu autant de rebouteux, de guérisseurs ou de “medze” à leur chevet ! » Tribune-Le Matin, 18 juillet 1976, p. 13.
Localisation. Aujourd’hui surtout Canton de Vaud.
Remarques. Courant à l’oral.
Commentaire. Dialectalisme. En SR, les descendants directs de MĔDĬCUS (mege, miege) sont documentés depuis la fin du xiiie siècle au sens de “médecin” (Pier). Lorsque la forme savante médecin se généralise à partir du xvie siècle, le type héréditaire mege reste en usage, mais au sens péjoratif de “charlatan”. La plus ancienne attestation avec ce sens est neuchâteloise et date de 1582 (meige, dans Pier). La forme mèdze, plus dialectale que les autres formes, davantage francisées, semble s’être imposée au xxe siècle seulement. Il se pourrait que la connotation négative du patois ait été considéré comme particulièrement apte à symboliser la charge négative du terme. Dans les dictionnaires français, c’est la forme mège qui apparaît régulièrement comme archaïsme et régionalisme.
Bibliographie. CalletVaud 1861 (p. 49 mège) ; BonNeuch 1867 (miège, mège) ; « dans quelques provinces et dans la Suisse » Littré 1867 (mége, meige) ; GrangFrib 1868 (mège, maige) ; « en Suisse et dans quelques provinces » Lar 1873, 1902, 1931 (mège, meige) ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910 (p. 336 meige) ; Pier (mège) ; FEW 6, I, 604b-605a, MĔDĬCUS I 2 (où l’indication « neuch. frb. Waadt, Genf miège (,vieillit’) » résulte d’une mauvaise interprétation des données de Pier, miège n’étant réellement attesté que dans BonNeuch 1867 ainsi que dans un texte de 1892 de l’auteur genevois Dubois-Melly) ; BaldLyonn 1966, p. 67 ; IttCons 1970 (s.v. mèdze ; var. mège) ; « dialect. » GLLF 1975 (mège, meige) ; « région. » TLF s.v. médecin Rem. 2 ; ChuardVaud 1979 (s.v. mèdze ; var. meige) ; Had 1983 ; « régional (Midi de la France) » GR 1985 (mège) ; ChevalleyListe 1990 (mège) ; CuenVaud 1991 (mèdze).
Pierre KNECHT
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