les citations
matze [mats] 🔊 n. f. (parfois écrit avec une majuscule)
◆ Souche sculptée, d’apparence humaine, ayant pour fonction de symboliser le mécontentement populaire dans des manifestations de protestation où elle est portée en effigie et plantée de clous. Tailler la matze. Lever la matze. Sortir la matze. Planter des clous dans la matze.
1 « Près de cinq cents étudiants en histoire de l’Université de Bâle, après avoir défilé dans la ville, ont déposé une “matze” recouverte de clous – symbole de mécontentement populaire – devant l’Hôtel de Ville. Ils entendaient ainsi protester contre la nomination du professeur […] au poste de professeur ordinaire d’histoire. » 24 heures, 21 mai 1982.
2 « Les conséquences politiques de ce vote sont incalculables. Il ne faudra pas s’étonner si le Valais […] lève la “matze”, ce symbole de la révolte populaire… » Le Nouveau Quotidien, 21 février 1994, p. 8.
3 « Plus de 400 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé samedi à Viège (VS) pour la réalisation de l’autoroute Sierre-Brigue. […]. Les participants ont suivi la tradition et planté des clous dans une “matze”. On choisit en général un tronc d’arbre ou ses racines qui ressemblent à une figure humaine. » L’Express, 28 février 1994, p. 7.
4 « Les participants ont ensuite planté un clou dans la “Matze”, cette figurine de bois que le peuple levait, jadis, pour protester contre une décision des seigneurs. Par un étrange retour de l’histoire, ce sont aujourd’hui les “seigneurs” – le préfet de Viège fut le premier à planter son clou – qui utilisent ce symbole de protestation. » Le Nouveau Quotidien, 28 février 1994, p. 9.
5 « La “matze” est un symbole de révolte populaire qui a joué un rôle important dans l’histoire valaisanne de l’Ancien Régime. Lorsqu’un seigneur ou notable devenait trop puissant, ses ennemis “levaient la matze” et la promenaient de village en village pour soulever le peuple. L’individu visé avait alors tout intérêt à s’enfuir à l’étranger. De grands hommes comme le cardinal Schiner ont dû passer par là. » 24 heures, 28 février 1994, p. 11.
6 « “Je ne vous remercie pas” a lancé le paysan en quittant la salle, évoquant indistinctement la levée de matze des vignerons de Salquenen et la révolte des Indiens du Chiapas, au Mexique, pour justifier sa prochaine rébellion. » La Liberté, 20 mai 1994, p. 23.
7 « Les étudiants valaisans ont initié leurs collègues à la “MATZE”, ce tronc où chacun plante un clou à titre de protestation. » Le Nouveau Quotidien, 15 avril 1997, p. 8.
8 « Pendant leurs trois premiers jours de grève, les étudiants et assistants ont recouvert de clous une grosse branche retrouvant ainsi la vieille tradition de la “matze”, ancêtre de la pétition. » La Liberté, 17 avril 1997, p. 9.
Localisation. Essentiellement Canton du Valais, mais la coutume semble être connue ailleurs en Suisse (cf. premier exemple ci-dessus).
Remarques. On rencontre aussi, exceptionnellement, la graphie mazze : « Moi je monte tailler la mazze avec le Doyen du Chapitre dans la forêt du Darbelec » (M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 15).
Commentaire. Première attestation : 1549 (lever la masse “se révolter” FR ; v. FEW). Dialectalisme peu relevé jusqu’à maintenant dans la lexicographie dialectale ou régionale.
Bibliographie. « masse, massue ; espèce d’ostracisme jadis usité en Valais » Bridel 1866 s.v. massa ; FEW 6, I, 508a, *mattea I. 
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