marteau n. m.
◆ Molaire. Avoir mal à un marteau. Se faire plomber un marteau.
• « C’est qu’en rentrant de l’école, à midi, il avait sa rage de dents du jeudi, notre
Philippe. – “Ah ! ce qu’i’peut me faire mal, ce marteau, ce qu’i’peut me faire mal !…” Et de geindre, et de se tenir la joue. » G. Clavien, Les Moineaux de l’Arvèche, 1974 (1re éd. 1962), p. 15.
Remarques. Très rare à l’écrit ; tend à vieillir.
Commentaire. Première attestation : 1739 (v. Pier). Calque sémantique du type patois marti (Bridel), martéi (OdinBlonay), qui désigne d’abord l’outil mais aussi, par analogie de forme et de
fonction, les molaires. Cet emploi métaphorique a connu une très grande extension
dans les dialectes de l’est du domaine galloroman ; en plus de la Suisse romande,
on l’a relevé en Bourgogne, Lorraine, Franche-Comté, Haute-Savoie, dans le Lyonnais,
le Dauphiné et le Piémont (v. FEW). En français régional de France, le mot est attesté en Bourgogne, dans le Doubs, le Haut-Jura, l’Ain, à
Lyon et en Savoie.
Bibliographie. SchneiderRézDoubs 1786 ; Merle d’Aubigné 1790, p. 130 ; DeveleyVaud 1808, n° 49 ;
Dumaine 1810, p. 245 ; GaudyGen 1820, 1827 ; GuilleDial 1825, p. 58 ; PeterVoc 1828 ;
GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib
1864 ; BonNeuch 1867 ; BeauquierDoubs 1881 ; PuitspeluLyon 1894 ; VachetLyon 1907 ;
OdinBlonay 1910, p. 332b ; Pier ; BoillotGrCombe 1929, p. 215 ; BiseHBroye 1939 ;
SchüleNendaz 1963 ; FEW 6, I, 310a, marcŬlus I 2 b ; IttCons 1970 (> CuenVaud 1991) ; DoillonComtois ; RouffiangeMagny 1983 ;
DurafHJura 1986 ; GuichSavoy 1986 ; « très vivant en Côte-d’Or et dans toute la partie orientale du domaine bourguignon » TavBourg 1991 ; DromardFrComté 1991 ; ColinParlComt 1992 ; « peu attesté » VurpasLyonnais 1993 ; RobezMorez 1995 ; SalmonLyon 1995 ; FréchetAin 1998.
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