les citations
golée n. f.
◆ Quantité de liquide avalée en une seule fois ; gorgée, lampée. Une golée d’eau, de vin. Boire une golée à la fontaine.
1 « […] ils repartaient vers leur village après une dernière golée au buffet et une dernière caresse à l’encolure de la jument. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 48.
2 « Je me suis laissé conter une histoire, enchaîna le taupier après le temps de siroter une golée, un peu jolie pour être vraie, mais qui pourrait l’être après tout. » A. Belperroud, Les toutes bonnes du syndic, 1973, p. 228.
3 « Elle revient vers moi avec ces deux verres couleur de l’huile où glisserait une pincée de soleil ; elle ne sait pas bien où les poser, un devant moi, et l’autre à peine sur le côté. Et il y a cette première golée douce et douloureuse, amère, brûleuse [sic], mais quel soulagement que cette brûlure qui renverse d’un coup mon estomac ; que le liquide titube encore entre mes lèvres. » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 293.
4 « Tu ne boiras qu’une golée de vin. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
5 « Tu peux me passer une golée de ta bouteille ? » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Cortaillod).
6 « Il buvait par petites golées, parce que c’était chaud. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
7 « Alors le grand cornu bu[t] deux ou trois golées ; le vin était aussi froid que l’eau de la source de Bavon au pied de la Tour, il vous glaçait l’estomac et vous tenaillait le front. » V. Darbellay et al., Liddes, 1976, p. 172.
8 « L’œnologue est un scientifique, il boit pour ainsi dire avec son cerveau. […] Après avoir décomposé le vin en ses éléments principaux, […] il en fait enfin la synthèse dans sa bouche, en prenant une ronde golée qu’il fait tournoyer dans son palais, tout en ayant soin de ne rien avaler, le crachoir à vin à sa portée. » J. Follonier et al., Vins du Valais, 1977, p. 118-119.
9 « Qu’elle [la société] s’observe plutôt dans le miroir, en train de se “péter” au tabac et à l’alcool… Des drogues qui ne mènent pas en prison ni dans les colonnes des journaux, mais… combien d’overdoses à petit feu ou à grosses golées ! » La Liberté, 16-17 mars 1991.
Localisation. Canton de Vaud, Canton du Valais, Canton de Genève, Canton de Fribourg, Canton de Neuchâtel ; spor. Canton de Berne (Jura Sud). Dans Canton du Jura (Jura Nord), on dit goulée (qui est la forme du français de référence, et qui peut aussi apparaître dans l’usage littéraire : « Chaque figure juste, chaque paysage préservé me comble et m’exalte comme une goulée d’éternité. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 262).
Commentaire. Première attestation : 1820 (Gaudy). Variante de frm. goulée n. f. “grosse bouchée ou gorgée”. En français régional de France, cf. Mâcon gôlée “gorgée”.
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; Pier ; Mâcon 1926 ; FEW 4, 311b, gŬla I 2 b ; GR 1985 et 2001 s.v. goulée ; Lengert 1994 ; OffScrabble 1995.
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