les citations
fruitière n. f.
◆ Local où l’on fabrique les laitages ; laiterie, fromagerie. (Par ext.) Coopérative destinée à la fabrication des laitages. Fruitières de village, fruitières d’alpage.
1 « La route donne le diamètre du village, reliant en ligne droite la fruitière à l’épicerie. » J. Vuilleumier, Le mal été, 1968, p. 45.
2 « Par les sentiers caillouteux, il portera les produits du maître fromager à la fruitière de la plaine. » N. Bosson, Paillache, 1969, p. 19.
3 « En général on centrifuge le lait et descend chaque jour la crème à une gare ou quelque autre centre de ramassage en plaine. Les clients principaux sont les deux grandes coopératives laitières de Suisse romande […]. Certaines fruitières de village – en particulier dans la vallée de Joux – achètent aussi du lait d’alpage*. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 113.
4 « Deux fois par jour, nous portons le lait de nos vaches à la fruitière voisine. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
5 « La fruitière, c’est la fromagerie. Un élément essentiel de tout village qui vit de l’élevage du bétail. Aujourd’hui, le bétail est moins nombreux, la récolte du lait est largement automatisée, la laiterie de village n’est plus le dernier salon […] où l’on cause. » Tribune de Genève, 8 janvier 1982.
Remarques. Vieilli et rural. — On trouve aussi (plus rarement) le synonyme fruiterie n. f. (PeterCacol 1842 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; Pier ; enq. CD/II, 1975-1981, spor. NE, BE). Cf. encore fruitier, ‑ère n. m., f. “fromager, personne en charge d’une fruitière” (« les bergers arboraient le gilet de fruitier » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 194 ; v. encore ex. s.v. gruyère 1 ; cf. Pier, PierSuppl et ZumthorGingolph 1962, p. 260 s.v. fruitière). ⇒ tommier.
Commentaire. Premières attestations : fructiere NE 1524, fruitiere NE 1542 (v. Pier). Dér. du type fruit n. m. “laitages”, sens ancien et bien attesté dans les parlers (v. Pier s.v. ; FEW). En français régional de France, le mot est connu en Franche-Comté, en Savoie et en Isère. V. aussi DRF. — La forme de français régional de SR est à ajouter à FEW 3, 825b, frŪctus I 2 a auprès des att. dialectales.
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 ; GuilleNeuch 1829-32, p. 77 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; « Franche-Comté » Littré 1865 ; BonNeuch 1867 ; « dans le Jura » LittréSuppl 1877 ; Lar 1901 ; ConstDésSav 1902 ; OdinBlonay 1910, p. 143a, 208b-209a, 224a, 435a, 474b ; Pier, PierSuppl ; BoillotGrCombe 1929 ; Lar 1930 ; « régions avoisinantes de la Suisse » Rob 1956 ; « écon. rur. » Lar 1960 ; ZumthorGingolph 1962, p. 260 ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; « certaines régions (Franche-Comté, Jura, Savoie, Vosges, etc.) » GLLF 1973 ; « en Suisse et dans les régions avoisinantes » PR 1973, 1984 ; « Isère, Savoie » RLiR 42 (1978), p. 173 ; « région. » TLF s.v. fruitier, ‑ière II C ; « Savoie, Jura » Alpha 1980 ; « régional (Suisse, Savoie, Franche-Comté) » GR 1985 ; DurafHJura 1986 ; GuichSavoy 1986 ; GrafBern 1987 ; sans marque, PLi depuis 1988 ; RouffiangeAymé ; ColinParlComt 1992 ; « rég. Suisse » NPR 1993 ; DuchetSFrComté 1993 ; GagnySavoie 1993 ; RobezMorez 1995 ; DRF 2001 ; GR 2001.
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