les citations
dévestiture n. f.
◆ Desserte, possibilité d’accès à un terrain ; (par métonymie) chemin de desserte. La dévestiture agricole. Réseau de dévestiture. Ce champ n’a pas de dévestiture.
1 « […] nous avons à retirer un avantage direct de la construction de ce chemin qui servira de dévestiture à l’article [= à la parcelle] 219. » Bulletin officiel des délibérations du Grand Conseil (Neuchâtel), 19 juin 1972, p. 382.
2 « [interview] – Vos principales réalisations ? – L’aménagement du réseau routier de dévestiture agricole et l’aménagement urbain, afin de faciliter la construction. Il faudra, de plus, parfaire la dévestiture agricole et promouvoir l’infrastructure de La Tzoumaz. » Tribune-Le Matin, 1er juin 1975.
3 « Au cours de la visite des forêts, la commission a demandé la création d’une dévestiture dans celle de Luan ; elle estime que les frais d’entretien sont assez onéreux […]. » L’Est vaudois, 5 juin 1976.
4 « Il est également à noter que ces communes travaillent en parfaite harmonie et ont réalisé, en commun, leur réseau de dévestiture. » Le Pays, 23 février 1977, p. 9.
5 « Jorat / À vendre / […] Terrain pratiquement plat, de bonne qualité, bien exposé, excellente dévestiture. » 24 heures, 8 septembre 1977, p. 42.
Chemin de dévestiture, chemin de desserte traversant champs, bois ou forêts. Var. sentier, voie de dévestiture.
6 « Des communes ont des projets de routes ou de chemins de dévestiture à construire. » Bulletin officiel des délibérations du Grand Conseil (Neuchâtel), 21 novembre 1972, p. 878.
7 « Le chemin de dévestiture est contesté par le voisin. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VS Sion).
8 « Le char roulait en cahotant sur le chemin de dévestiture. » Enq. CD/II, 1975-1981 (FR Romont).
9 « Les améliorations foncières ont réalisé le bétonnage de nos chemins de dévestiture. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Le Landeron).
10 « Dans le cadre d’une amélioration foncière, un chemin de dévestiture sera ouvert. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
11 « Au midi du torrent, un vaste plateau s’étend jusqu’au village. Sur toute sa longueur se faufile le chemin de dévestiture fréquenté tant par les amoureux s’y promenant, ou batifolant deux à deux, que par leurs mères et grands-mères, austères, habillées de longues robes froncées […]. » V. Darbellay et al., Liddes, 1976, p. 60.
12 « Entre Chambrelien et Corcelles, au lieudit “Le Villaret”, vers 9 h 25 hier, M. J.-P. P., de Colombier, roulait sur un chemin de dévestiture au volant d’une fourgonnette. » L’Express, 24 avril 1979, p. 2.
13 « Nous avions dix-sept alpages* dans la vallée, possédant chacun son chemin déterminé où pouvaient passer bêtes et gens. Cette façon de faire permettait de respecter les sentiers de dévestiture pour faucher les prés. » M. Métrailler, La Poudre de sourire, 1980, p. 135.
Remarques. On trouve en outre dans GPSR le sens de “action d’enlever les récoltes, de les emporter hors des parcelles”, dans des syntagmes comme dévestiture des bois (avec un ex. de 1881/82 et un autre de 1973/74) ; c’est ce sens, mal documenté de nos jours, qui a donné lieu aux emplois illustrés ci-dessus. — Le mot est à distinguer de dévestiture n. f. “action de dessaisir de ce qu’on possède” etc., attesté en ancien et en moyen français ainsi que, par erreur, dans quelques ouvrages lexicographiques du xixe siècle (v. FEW 14, 356b, note 17).
Commentaire. Première attestation : NE 1849 (v. GPSR). Innovation ; dér. savant de dévêtir v. intr. “enlever la récolte d’un champ, d’un pré”. Ce dernier est attesté depuis le moyen âge dans le français des notaires de Suisse romande, mais on ne le rencontre plus guère de nos jours.
Bibliographie. Pier ; FEW 14, 354a, vĔstĪre I 2 et 356b, note 17 ; DFV 1972 ; GPSR 5, 592b-593b s.v. dévestiture 3°, 4° et 5° ; Pid 1984 ; PLi 1998.
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