les citations
dédite n. f.
◆ Rupture de contrat (entre propriétaire et locataire, entre employeur et employé, etc.) ; (par métonymie) avis par lequel on annonce cette rupture. Donner sa dédite ; recevoir sa dédite. Envoyer la dédite au propriétaire quand on doit quitter son appartement.
1 « Il aurait dû prendre patience encore quelque temps, la dédite va lui coûter cher. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
2 « Je serai bientôt sur [sic] la rue ; mon propriétaire m’a donné sa dédite. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Le Landeron).
3 « Je t’y ai flanqué ma dédite, au patron ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
4 « Il a reçu sa dédite pour la fin décembre, il lui faudra trouver un autre appartement. » Enq. CD/II, 1975-1981 (JU Porrentruy).
5 « Si bien que la commune de Montreux avait dû, en 1976, engager un procès contre cet administrateur, auquel l’on reproche de n’avoir pas honoré la promesse d’achat (les 3,1 millions), ni les frais de dédite de 500 000 francs. » L’Express, 4 avril 1977, p. 11.
(par métonymie) Somme à payer en cas de rupture de contrat. Payer une dédite.
6 « Le Conseil communal d’Aubonne [VD] a autorisé sa municipalité à liquider le litige avec la Régie Urbaine SA, au sujet de l’affaire de la Chautane. La commune d’Aubonne devra payer une dédite de plus de 13 000 fr. » La Suisse, 18 août 1967.
7 « Il a dû payer une forte dédite. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VS Sion).
8 « W. pourrait bien se retirer de la Coopérative fromagère de Freidorf, mais ça lui coûterait 15 000 francs de dédite, et il ne les a pas. » 24 heures, 13-14 mai 1995, p. 11.
Remarques. Attesté très sporadiquement en français de référence : v. LittréSuppl 1877 pour une att. chez Montaigne, puis une autre datant de 1875 (Journal officiel) ; cf. encore LarSuppl 1877 et Lar 1900. — Selon les cas, peut équivaloir à résiliation, congé, congédiement, préavis. Le français de référence connaît aussi le masculin dédit, de sens proche : NPR 1993 le définit comme la “faculté de ne pas exécuter son engagement ou d’en interrompre l’exécution (souvent moyennant une indemnité) ; (par métonymie) l’indemnité convenue”.
Commentaire. Première attestation (avec ce sens) : FR 1622 (sous la forme desditte, v. GPSR). Usage relevant du français juridique régional, également attesté (comme emprunt au français régional) dans les patois. En français régional de France, le mot a été relevé en Haute-Marne, en Franche-Comté, dans l’Ain, le Rhône, l’Isère et l’Ardèche.
Bibliographie. SchneiderRézDoubs 1786 ; MolardLyon 1803 ; MulsonLangres 1822 ; GuilleDial 1825, p. 84a ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; LittréSuppl 1877 ; LarSuppl 1877, Lar 1900 (> FEW 3, 68b, dĪcere I) ; PuitspeluLyon 1894 ; OdinBlonay 1910, p. 93a ; Pier, PierSuppl ; BoillotGrCombe 1929 ; GPSR 5, 148ab ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; TLF s.v. dédit ; Pid 1983, 1984 ; GR 1985 ; ChapuisMots 1988 ; « usuel à partir de 60 ans, en léger déclin au-dessous » MartinPilat 1989 ; PLi depuis 1989 ; DromardFrComt 1991 ; « usuel » VurpasMichelBeauj 1992 ; « globalement connu » FréchetMartVelay 1993 ; « bien connu » VurpasLyonnais 1993 ; « usuel » BlancRouatVill 1993 ; OffScrabble 1995 ; « globalement connu » FréchetAnnonay 1995 ; SalmonLyon 1995 ; FréchetAin 1998 ; GR 2001.
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