les citations
chneuquer [ʃnø:ke] 🔊 v. intr. (var. graphique schneuquer)
◆ Chercher (avec insistance ou indiscrétion, en cachette, sans autorisation) ; fouiller, fureter, mettre son nez partout. Aller chneuquer dans les affaires des autres. J’aime aller schneuquer dans les marchés aux puces. Va donc chneuquer dans l’armoire : tu vas peut-être y trouver quelque chose à manger.
1 « Qu’est-ce que tu chneuques dans ce tiroir ? » B. Chapuis, Mots et sobriquets, 1988, p. 21.
2 « [Ce qu’on a vu en 1994] Le D. G. perdre son alliance… le jour de son mariage. Après avoir chneuqué dans tous les coins, il l’a retrouvée dans le revers de son pantalon. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 18, février 1995, p. 13.
3 « [Ce qu’on a vu en 1994] Lors d’une fête, le P. oublier ses breliches [= lunettes] aux toilettes et chneuquer dans tous les coins avant de mettre la main dessus. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 18, février 1995, p. 15.
4 « Traverser une brocante c’est un peu comme partir à la recherche du trésor perdu, se laisser guider par son instinct, “schneuquer” parmi des montagnes de livres […]. » Le Quotidien jurassien, 8 septembre 1997, p. 10.
(exceptionnellement, en emploi trans.) Fouiller.
5 « [Ce qu’on a vu en 1994] Le F. D. chneuquer tout le bled pour dénicher le loustic qui avait parlé de lui dans nos colonnes l’an dernier. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 18, février 1995, p. 29.
Localisation. Canton de Berne (Jura Sud), Canton du Jura (Jura Nord).
Remarques. Cf. encore le dér. chneuqueur adj., n. m. “(personne ou animal) qui fouille” (« la bestiole est un chneuqueur qui fourre son museau partout dans le voisinage » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 18, février 1995, p. 29).
Commentaire. Dialectalisme (non attesté à date ancienne en français régional), du patois chneûquaie v. intr. “fureter, fouiller” (Vatré), lui-même de l’alémanique schnöüggen (Tappolet) ou schneuken (FEW), correspondant au haut-all. schnökern (v. Kluge22). Formes patoises attestées aussi dans le Haut-Rhin, les Vosges, le Territoire de Belfort et le Doubs (v. FEW).
Bibliographie. VautherinChâtenois 1896 (patois chneuquaî) ; TappoletAlem 1916 ; SchwId 9, 1179 sqq. s.v. schnauggen ; Vatré-Ajoie 1947 ; GPSR 3, 598a s.v. chn œ̄́kḕ̩ ; FEW 17, 47a, schneuken 1 ; Pid 1984, p. 166 ; BourquinPays 1985, p. 106 ; GrafBern 1987.
Simone QUENET
Copyright © 2022, tous droits réservés