bordier n. m. (génér. au pluriel)
![]() ◆ Riverain, personne qui habite en bordure d’une rue, d’une route, d’un chemin de fer.
1 « Un autre problème des Tessinois : celui des bordiers qui seront nombreux comme on peut le constater [concerne une course cycliste qui
doit attirer les badauds]. » La Tribune de Lausanne, 11 mai 1971, p. 17.
2 « Participation des bordiers à la construction des nouvelles routes communales. » Feuille officielle du Canton de Fribourg, 24 mars 1973, p. 383.
3 « Les bordiers (en particulier les entreprises) des routes et des chemins vicinaux ainsi que des
trottoirs et talus avoisinants sont informés que ces derniers doivent être débarrassés
de tous véhicules, matériaux, etc. / Nous les rendons d’ores et déjà responsables
de toutes dégradations, dégâts aux machines ou autres ennuis pouvant résulter de l’inobservation
de la présente mise en garde en ce qui concerne le déblaiement des neiges [= déneigement]. » Bulletin officiel du Canton du Valais, 2 novembre 1973, p. 945.
4 « La réalisation de ce projet sera grandement facilitée, tant il est vrai que les bordiers à qui ce sacrifice de terrain sera demandé passent pour détachés des biens de ce
monde… » La Dzapate (journal de carnaval, VS), éd. rose, 1976, p. 3.
5 « La CGTE [= Compagnie genevoise des tramways électriques] sollicite la compréhension
des bordiers qui seraient gênés par cette activité nocturne. » Courrier de Genève, 3 juin 1976, p. 11.
6 « [titre] Pour rendre la vie supportable aux bordiers de l’autoroute / Les pouvoirs publics n’ont-ils pas deux millions de francs ? » 24 heures, 12-13 mars 1977, p. 21.
7 « Toutes mesures seront prises pour que les bordiers puissent en tout temps accéder à leurs propriétés. » 24 heures, 17 mai 1977, p. 16.
8 « Des routes nouvelles sont construites ; de ce fait certaines deviennent par le jeu
des signaux, réservées à leurs bordiers (prompts à appeler la police si un étranger à la rue se permet d’y passer !). » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 29 octobre 1982, p. 30.
9 « Le projet “Rail 2000” et son nouveau tracé romand qui retombe comme un soufflé refroidi n’a pas passé inaperçu
dans la région touchée. […] Présenté en 1986 comme la solution écologique au transport
de demain, le projet […] a fait le tour de conférences organisées à cette fin. Elles
attiraient des foules de bordiers sans apporter réponse à leurs questions. » La Liberté, 4 février 1993, p. 19.
10 « C’est une demande des bordiers qui a provoqué l’interdiction à la circulation entre la route de la Tour-Rouge et
la route de Longefan. Les riverains constataient que la sécurité des piétons, et surtout
des enfants sur le chemin de l’école voisine, y était menacée. » La Presse, 29 août 1997, p. 11.
◇ Bordiers autorisés, inscription que l’on peut lire sur les signaux d’interdiction placés à l’entrée d’une
rue ou d’une route interdite à la circulation, signalant que l’accès est permis aux
seules personnes habitant en bordure de ladite rue ou route.
11 « [titre] BIENNE : RIVERAINS EN COLÈRE / Bordiers autorisés ! […] La décision du Conseil communal est tombée ; seuls les bordiers sont autorisés à emprunter ledit chemin… » Le Matin, 20 juillet 1982, p. 7.
12 « Ainsi en va-t-il des innombrables panneaux d’interdiction et, parmi d’autres, celui
de “bordiers autorisés”. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 29 octobre 1982, p. 30.
13 « La rue de la Maladière sera mise au régime “bordiers autorisés” entre sa naissance sur l’avenue du 1er Mars et la rue de Gibraltar. » L’Express, 12 mars 1994, p. 9.
◇ (Except., en fonction adjectif) Qui habite en bordure d’une rue, d’une route (personne) ; qui borde une rue, une
route (chose). Propriétaire bordier ; édifice bordier.
14 « Il s’agira […] de poser et raccorder au bâtiment bordier de nouvelles conduites, eau, gaz et égout, et de mettre hors service les anciennes
canalisations. » 24 heures, 1er octobre 1976, p. 22.
15 « C’est la commune de Nods [BE] qui prend en charge les frais de déneigement de la route,
frais autrefois couverts par les propriétaires privés bordiers de la route. » L’Express, 1er décembre 1993, p. 22.
Remarques. Sous l’influence des nouvelles législations routières, le syntagme bordiers autorisés est remplacé par riverains autorisés, que l’on rencontre très fréquemment. Certains témoins, qui rattachent riverain à rivière, trouvent toutefois le terme quelque peu inapproprié ; mais on ne manque pas de rencontrer
des attestations de riverain en Suisse romande : « Je ne saurais terminer cette brève description du village actuel de Bure sans insister
sur le bon ordre, sur l’entretien impeccable et sur la propreté exemplaire de ses
rues. Chaque riverain en partage le mérite […] » (L’Ajoulot, 3 juin 1971, p. 4). Cf. encore les citations ci-dessus.
Commentaire. Plus ancienne attestation en Suisse romande avec ce sens : C.-F. Ramuz, Journal, 1er novembre 1896 [éd. 1968, p. 21] (« J’ai moi-même, à mon insu, désobéi à la loi en suivant un chemin où les propriétaires
bordiers – propriétaires de vignes grandes comme la main – avaient seul accès. »). Archaïsme ; maintien à travers la langue des notaires suisses romands d’un emploi
vieilli du mot, bien attesté dans la lexicographie française (AcC 1842 – Lar 1928).
Forme aussi attestée en Haute-Savoie, avec le sens de “riverain d’un lac, d’un chemin” (RLiR 42, 1978, p. 160).
Bibliographie. AcC 1842 ; Besch 1845 ; Littré 1863 ; Lar 1899, 1928 ; FichFrBE n° 162 (avril 1963) ;
DFV 1972 ; TLF 4, 700a s.v. bordier2 ; Alpha 1982 ; PR depuis 1984 ; GR 1985 ; PLi depuis 1989 ; NPR 1993, 2000 ; GR 2001.
Copyright © 2022, tous droits réservés
|