Dictionnaire suisse romand

les citations

bienfacture (exceptionnellement bien-facture) n. f.

◆ Caractère soigné et bien fait d’un ouvrage quelconque ; exécution soignée d’une œuvre artisanale ou artistique. La bienfacture d’une lettre, d’une horloge, d’un tableau.

1 « Selon l’art. 368 CO, l’entrepreneur répond, même en l’absence de faute, de la bienfacture de l’ouvrage. » Arrêts du Tribunal Fédéral Suisse, recueil officiel, 1967, p. 315.

2 « Nous espérons un jour recréer l’ameublement d’une ferme d’un paysan aisé du siècle dernier. C’est une façon de démontrer notre bienfacture. » 24 Cités, 24 mai 1977, p. 15.

3 « Dès ses débuts, écrivaient Auguste et Georges-Antoine Bridel en rendant hommage à leur père, l’idéal de la maison Bridel a été de rechercher avant tout la bien-facture de ses produits, par l’élégance de la forme, ainsi que par la correction du texte. » J.-P. Chuard, Une Odeur d’encre, 1982, p. 36.

4 « En bref, il faut saluer l’intérêt et la bienfacture d’un nouvel ouvrage mettant en relief le matériau archéologique et historique extrêmement riche mis à jour à Valangin au début du siècle. » L’Express, 21 juin 1983, p. 10.

5 « Le 21 mars 1980, X. a ouvert action contre H. en paiement de 13 700 francs plus intérêt. Le défendeur a conclu à libération, en contestant la bienfacture du travail réalisé. » Arrêts du Tribunal Fédéral Suisse, recueil officiel, 1984, II, p. 376.

6 « “Pour le propriétaire ou la communauté publique qui possède des vignes, les soumettre à la visite est une garantie de la bienfacture des travaux qui y sont faits”, nous explique d’un ton auguste l’Aiglon* Ph. E., président de la commission des vignes. » La Presse, 13 mai 1994, p. 28.

7 « Mais attention, la bienfacture de la forme ne remplacera jamais la qualité et la cohérence du contenu. » Domaine Public, 1er septembre 1994, p. 1.

Remarques. Pierrehumbert et Wartburg doutent du caractère régional de ce mot, qui apparaît sans marque diatopique dans LarM 1907 et Lar 1928 ; mais ces deux sources l’ont fort probablement emprunté à Littré, en négligeant de reprendre – à tort – la marque « terme suisse ». Il ne réapparaît par la suite dans aucun autre dictionnaire de langue générale.

Commentaire. Premières attestations : 1777 (v. SchmittRefVaud, p. 313) ; Journal de Genève, 1877 (v. LittréSuppl). Création suisse romande ; comp. bien + facture, sur la base de bien fait.

Bibliographie. LittréSuppl p. 358c ; LarM, oct. 1907 ; Pier ; Lar 1928 ; FEW 3, 363a, factura II ; Défense du français n° 178 (1978) ; Pid 1984 ; SchmittRefVaud ; PLi 1998.