beuiller [bœ(:)je] 🔊 🔊, beuyer, beûiller [bø(:)je] 🔊 🔊 v. tr.
◆ Regarder avec insistance ; épier. Arrête de me beuiller comme ça !
1 « Qu’est-ce que tu viens beuiller par ici ? » Écolier, 11 ans, 1980 (JU Porrentruy).
2 « Allez, recommence ta page au lieu de beûiller par la fenêtre. » BourquinPays 1985, p. 107.
3 « – Qu’est-ce que tu me beuilles ? / – J’ai pas droit de te regarder ? Un chien regarde bien un évêque. » Le Démocrate, 3 janvier 1987.
4 « [cette année, on a vu :] Au lieu de donner un coup de main, le J. B. grimper dans
sa remise pour mieux beuiller le G. en train de charger une vache malade dans sa bétaillère. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 17, 1994, p. 8.
5 « Cependant, la petite pointue Marie-Christine […] est persuadée que ces voyeurs se
sont déplacés pour beuyer dans la nouvelle bicoque […]. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 18, 1995, p. 17.
Localisation. 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉 (très courant).
Commentaire. Type largement attesté dans les patois (Maine, Bourgogne, Champagne, Lorraine, Franche-Comté,
Lyonnais) mais dont l’extension dans l’usage régional contemporain, en France, semble
restreinte à la Champagne et à la Franche-Comté. Croisement de bayer (var. de béer) et de œil. La forme de français régional de JU n’est pas attestée à date ancienne ; pour la
forme patoise, v. GPSR.
Bibliographie. MulsonLangres 1822 ; GasconDôle 1870 ; BeauquierDoubs 1881 ; CorbisBelfort 1883 ;
CollinetPontarlier 1925 ; FEW 1, 284ab, batare III 1 ; GPSR 2, 452a s.v. bœyi̩ǝ ; Pid 1984, p. 165 ; ChapuisBonfol 1985, p. 107 ; ChapuisMots 1988 ; DromardFrComt
1991 ; ColinParlComt 1992 ; TamineChampagne 1993 s.v. beuyer.
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