les citations
attigu, -uë adj.
◆ Contigu, voisin. Terrain attigu (à un autre), maison attiguë.
1 « Si la prétention des Bagnards* en 1607 d’étendre leur territoire jusqu’au torrent du Levron […] avait été agréée, la forêt des Bagnards* eut [sic] été attiguë à ce territoire en partie désertique. » Cl. Bérard, Bataille pour l’eau, 1976 (1re éd. 1963), p. 188.
2 « Faudrait écrire les noms [des lieux de Lourtier] et mettre sur la carte les numéros attigus. » Témoin âgé d’env. 60 ans, VS Lourtier, 20 novembre 1977.
3 « Ce terrain, il allait avec la maison attiguë. » Témoin âgé d’env. 80 ans, VS Liddes, février 1979.
4 « J’ai payé cette vigne 60 francs le mètre. C’est beaucoup trop, mais c’était un terrain attigu au mazot*. » VS Martigny, 6 avril 1980.
Localisation. Canton du Valais.
Commentaire. Première attestation : 1812 (H. Schiner, Desc. Dpt du Simplon, p. 235 et passim). Il pourrait s’agir d’un latinisme (cf. lat. class. et méd. attiguus, v. ThesLL et MltWb ; les documents légaux en Valais ont été rédigés en latin jusqu’au xviiie s.) ; mais une origine ou une influence italienne (cf. ital. attiguo, attesté depuis 1729) ne sont pas à exclure. L’adaptation en ‑gu d’un mot latin en ‑guus est la solution qui s’est imposée en français (cf. ambigu, exigu, et surtout contigu, de même sens, et qui peut avoir servi de modèle à attigu) ; v. RLiR 53 (1989), 88. L’emploi du mot n’est pas limité à la langue des textes juridiques et semble faire partie du vocabulaire courant des Valaisans.
Bibliographie. A. Thibault, “La terminaison lat. ‑uus dans les emprunts savants en français : un problème d’adaptation morpholexicale”, RLiR 53 (1989), 85-110 ; LEI 3, 2087.
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