éd. 1999 alma mater n. f. inv. (var. graph. Alma Mater, Alma mater)
◆ Établissement universitaire ; (en particulier) l’université où l’on a fait ses études. ⇒ haute école ; Uni.
1 « Le 8 mai 1945, à la nouvelle de la fin des hostilités, ils [les membres d’une association
d’étudiants de Fribourg] descendent dans la rue avec leurs camarades de l’Alma mater [en italique dans le texte] et toute la jeunesse de la capitale ; ils y manifestent leur joie à leur manière. » Sarinia, 1970, p. 10.
2 « [titre] Un précieux service social de notre Alma mater / Le conseiller des étudiants de l’université » Bulletin officiel de la Ville de Neuchâtel, 18 avril 1985.
3 « Alerte et fière centenaire, l’Université de Fribourg a pu voir œuvrer en ses murs
toute une cohorte de brillants pédagogues, de chercheurs éminents et de gestionnaires
efficaces, auxquels un juste hommage est rendu. On parle moins de certains travailleurs
de l’ombre, occupés à des tâches ingrates et mal connues ; eux aussi, pourtant, ont
aimé et servi notre Alma Mater [en italique dans le texte], à leur manière, sans compter ni leur temps ni leur énergie, et sans attendre de
récompense. » Histoire de l’Université de Fribourg, 1991, vol. 1, p. 346.
4 « L’Université de Neuchâtel profite de l’installation de l’Office fédéral* de la statistique pour muscler sa fibre statistique. En vue : des synergies et la
volonté de faire de l’Alma mater un centre de compétence en matière de statistique appliquée et statistique publique. » L’Express, 11 février 1998, p. 2.
5 « Une étude d’impact commandée l’année passée au cabinet de consultants A. A. aboutit
à une conclusion sans surprise : l’Uni* doit améliorer son efficacité. Révolution à l’Alma Mater ? Résistance plutôt. » Le Nouveau Quotidien, 18 février 1998, p. 15.
6 « [titre] L’Alma mater a décerné des diplômes à tour de bras » La Liberté, 26 février 1998, p. 17.
↪ V. encore s.v. sous toit 2.
◇ (au pluriel)
7 « Pour éviter le numerus clausus, les associations d’étudiants proposent des réformes
profondes d’un autre type du système universitaire. Objectifs prioritaires : préserver
la formation et maintenir l’ouverture des alma mater [en italique dans le texte] au plus grand nombre. » Le Nouveau Quotidien, 24 novembre 1993, p. 3.
◇ (avec adj. ethnique latin) Alma Mater friburgensis, Université de Fribourg.
8 « Au semestre d’été 1914, qui marque une fréquentation record depuis les débuts, l’Alma Mater friburgensis [en italique dans le texte] compte 673 étudiants et étudiantes (inclus 59 auditeurs). » Histoire de l’Université de Fribourg, 1991, vol. 1, p. 156.
Remarques. Contrairement à ce que laisse entendre la marque « par plaisanterie » que donnent certains dictionnaires (v. bibliographie ci-dessous), en SR ce latinisme
n’est pas marqué.
Commentaire. Première att. en France : 1801 (M. Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie [sic] p. 292 ; att. tirée de Frantext) ; selon Lar 1866, aurait déjà été employé par Ch. Rollin (1661-1741),
recteur de l’Université de Paris. Emploi plutôt rare en France, où il semble restreint
à une valeur plaisante (v. cit. dans GR 1985) ou de xénisme : des cinq attestations
(1801 à 1930) relevées dans Frantext, aucune ne renvoie à une université française.
LarFrAngl 1994 ne donne pas, sous angl. Alma mater, son équivalent littéral, mais seulement une glose explicative (« école ou université où l’on a fait ses études »), ce qui semble confirmer la rareté du mot en France. Dans le monde anglo-saxon (depuis 1803, v. OED2) et germanique (depuis 1945, Duden 1993-1995 ; « bildungsspr. ; oft scherzh. »), en revanche, il est courant, ce qui explique peut-être sa fréquence dans le français
canadien, belge et romand.
Bibliographie. « Rollin ne manquait jamais, dans ses discours, de donner à l’Université de Paris ce
surnom maternel [alma mater] » Lar 1866 s.v. alma parens ; « Alma parens et alma mater désignent aussi l’Université de Paris » Lar 1897 ; « alma mater ou alma parens, mots lat. signif. Mère nourricière, employés […] quelquefois par les écrivains de nos jours pour désigner l’Université » Lar 1928-1960 ; « de nos jours » Rob 1951 ; FEW 24, 345a, ALMUS 1 b ; GLLF 1971 ; « par plaisanterie » Quillet 1975 ; Lexis 1975, 1992 ; Alpha 1982 ; Hachette 1987, 1993 ; « souvent par plaisanterie » GR 1985 ; StRobert 1993 ; « expression latine par laquelle on désigne parfois l’Université » NPR 1993 ; « Belgique, Canada, Suisse » PLi 1997.
Michaela HEINZ
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