services n. m. pl. (parfois service sing.)
◆ Ustensiles de table utilisés lors d’un repas pour couper les aliments, les saisir
et les porter à la bouche (terme générique pour couteau, cuillère et fourchette). Des services en argent, en acier inoxydable, en plastique. Mettre les services dans
la machine à laver.
1 « Dans la cuisine sombre, le couple mangeait en silence ; on aurait pu croire que chacun
d’eux préparait ses phrases pour un démêlé qui remplacerait le dessert ; Jacob se
versait de grandes rasades de vin rouge comme un vieux grenadier avant le combat ;
la Toinette avait une de ces façons de vous poser ses services qui ne présageait rien de bon. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 16.
2 « Chez tante Louise, comme à la maison, je gardais toujours les casseroles pour la fin,
et quand les assiettes, les verres, les tasses et les services luisant d’eau reposaient dans l’égouttoir, je prenais le torchon métallique, un peu
de molasse, mais surtout de “l’huile de coude”, et je frottais les fonds de casserole jusqu’à ce qu’ils ressemblent à du vieil argent. » A. Rivaz, Sans alcool, 1961, p. 47.
3 « La vaisselle, les serviettes, les services, les verres à dents et la literie reproduisent depuis cent ans le même emblème discrètement
marqué comme un air de famille. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 164.
4 « D’ici là, il pouvait, en toute quiétude, laver son assiette et ses services, préparer sa tasse de café soluble. » E. Barilier, Passion, 1974, p. 128.
5 « Il installe le pique-nique, les deux pliants autour de la table minuscule dont il
assure l’équilibre sur le terrain irrégulier, les services en matière plastique. » J. Mercanton, L’Été des Sept-Dormants, 1974, p. 487.
6 « Une soupe sera offerte à chaque participant (on est prié de se munir des services nécessaires), et un débit de boissons et de saucisses à des prix populaires sera
assuré. » Le Pays, 9 juin 1976, p. 2.
7 « Comme c’est maintenant devenu une coutume, le pique-nique 1977 de Mont-Girod aura
lieu dimanche prochain […]. Les organisateurs se font un plaisir d’inviter chaque
Jurassien bernois à venir se joindre à eux en n’oubliant pas d’emporter une tranche
de bonne humeur ainsi que le matériel ad hoc (assiettes, services, verres, etc.). » Journal du Jura, 24 juin 1977, p. 15.
8 « Ses allées et venues se répétaient avec régularité. Il disparaissait d’un côté, il
reparaissait de l’autre. Entre-temps, Luce apportait un plat sur la table, rangeait
les services en argent, posait les serviettes. » C. Bille, Le Pantin noir, 1982, p. 76.
9 « Notre Totor vide donc le lave-vaisselle et range soigneusement plats, assiettes, verres
et services dans les armoires, sans remarquer que la machine n’avait pas été enclenchée et que
la vaisselle n’était donc pas propre. » Le Poue-Seiyai [journal de carnaval, JU Porrentruy], février 1995, p. 5.
◇ (var.) Services de table.
10 « À droite, deux lavabos dont les robinets ressemblent à des services de table en argent, polis par un long usage aristocratique. Au-dessus d’eux, un vaste miroir
aux coins duquel une fine rose de cuivre flambe comme un petit soleil. » J. Chessex, La Tête ouverte, 1962, p. 60.
◇ Un / des service(s) à salade, une cuillère et une fourchette de grande taille pour remuer et servir la salade.
◇ (au sing.) Un service, un ensemble formé d’un couteau, d’une cuillère et d’une fourchette, destiné à un
seul convive.
Remarques. Correspond au français de référence les couverts (v. par ex. NPR 1993). Au Québec, on dit les ustensiles (v. DQA 1992).
Commentaire. Première attestation : 1820 (Gaudy). Les cacologies du xixe s. donnent les deux sens de “couvert” et (plus part.) “cuillère et fourchette”. Emploi aussi connu en Franche-Comté, où il est attesté depuis 1753 (Brun), relevé
en outre isolément à Lyon en 1894 (Puitspelu ; non confirmé par les autres sources
de français régional de Lyon, anciennes ou récentes). Il s’agit probablement d’une extension d’emploi
à partir de mfr. frm. service de table n. m. “ensemble de la vaisselle ou du linge qui sert à table” (attesté depuis 1508, v. FEW). GuilleNeuch 1829-32, p. 46 fait remarquer que l’emploi de couvert en SR dans le contexte de la table aurait créé un conflit homonymique avec couvert “couvercle”, d’un usage alors très répandu (du reste aussi en Franche-Comté). D’autre part, l’emploi
de ustensiles en français québécois a probablement lui aussi été favorisé par ce conflit homonymique, couvert en français québécois ayant également le sens de “couvercle” (v. ThibQuébHelv 1996, p. 348).
Bibliographie. BrunFrComté 1753 ; GaudyGen 1820, 1827 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen
1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; “une cuiller et une fourchette” PuitspeluLyon 1894 ; Pier ; MeijerEnq 1962, p. 177 ; FEW 11, 545b, servitium 1 a ; SchüleListeLar 1978 ; Lar 1979 ; PLi depuis 1980 ; “couvert ; cuillère, fourchette, couteau” DromardFrComt 1991 ; HeitlandNeuch 1993, p. 46 (très bien connu par tous les témoins) ; Lengert
1994.
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