les citations
rogneux, -euse adj. et n.
(fam.) Qui cherche noise à qn, querelleur, chicaneur. Méfie-toi de lui, il est rogneux. ⇒ gringe.
1 « Celui qui viole cette loi est censé devenir rogneux, envieux, maniaque, et mourir dans le désespoir. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 85.
2 « Ton père est un bon type, toi aussi. Célestin, par contre est un rogneux et son fils un drôle de coco. » M. Métral, Les Racines de la colère, 1971, p. 116.
3 « Je me souviens avec précision de la tête de ce bébé-garçon. Les yeux gris un peu asymétriques ‑ l’asymétrie des yeux vient un peu des pommettes qui sont de biais ‑ yeux enfoncés, les traits taillés à la serpe. Un air assez rogneux et honnête. » M. Chappaz, Octobre 79, 1986, p. 148.
4 « P. H. a effectivement conduit toute cette affaire dans le style vaudois : têtu, rogneux, mutique. » 24 heures, 15 mai 2003, p. 2.
Remarques. Courant. — Considéré comme appartenant également au fr. pop., ce terme apparaît dans certains dictionnaires du français de référence, mais avec des marques divergentes et des définitions parfois sommaires. En particulier, la distinction établie à juste titre par GLLF entre le sens de “hargneux” et celui de “bougon, grognon”, est souvent gommée, comme par ex. par le TLF (« hargneux, bougon ») ou par le GR 2001. Quant au statut diatopique, l’unanimité fait également défaut : seuls GR 1985 et 2001 lui donnent la marque « régional », mais sans signaler qu’il s’agit aussi d’un helvétisme.
Commentaire. Dialectalisme, bien attesté dans les patois de SR (mat. GPSR). Première attestation en français régional de SR : 1910. En l’absence d’une étude approfondie sur son statut de régionalisme en France, on se borne ici à signaler les dictionnaires régionaux qui le mentionnent. Le terme est également connu en Wallonie (M. Francard).
Bibliographie. “hargneux, qui a mauvais caractère” PuitspeluLyon 1894 ; OdinBlonay 1910 (p. 503a) ; Pier ; FEW 10, 461b, RON- ; « fam. » GLLF ; Had 1983 ; Pid 1984 ; « fam. et régional » GR 1985 ; Nic 1987 ; « pop., fam. » TLF s.v. rogne2 dér. ; « revêche, déplaisant » (Artois, Flandre wallonne) CartonPouletNord 1991 ; « grogneux, acariâtre » ColinParlComt 1992, 1995 ; « hargneux, querelleur » VurpasLyonnais 1993 ; ArèsParler 1994 ; Lengert 1994 p. 194, s.v. rogne ; « fam. qui se met facilement en colère ; coléreux » PLi 1997 ; « querelleur » DeprazChablais 1998 ; « fam. et régional » GR 2001 ; OffScrabble 2001.
Pierre KNECHT
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