rapicoler v. tr.
◆ Ravigoter, ragaillardir, ranimer. ⇒ repiquer ; vigousse.
1 « Prends ! Ça te rapicolerait. » Femme (VD Yverdon), 3 avril 1987.
2 « Il faut dire que les auteurs, la Ligue vaudoise spécialiste du référendum*, la Fédération patronale en contact avec les PME inquiètes du niveau des apprentis
que leur fournit l’école, et le Parti libéral rapicolé par le rôle d’opposant que lui offrent les circonstances, font une coalition redoutable. » 24 heures, 27 août 1996, p. 2.
◇ (rare) v. pron. réfl. Reprendre vigueur.
3 « Quand on se rappicole, on se ravigote, on se vivifie. » CuenVaud, 1991.
◇ rapicolant, ‑ante part. prés.-adj. Ravigotant, qui redonne de la force, qui stimule l’appétit. Un mets succulent et rapicolant.
4 « [À propos d’un restaurant à Bienne] À raison d’une soixantaine de francs (le prix
change en fonction des mets), on vous proposera un menu tout compris : cinq plats
menant des entrées à un dessert exotique et rapicolant. » Seelandjura.ch, 19 mars 2002 (Internet).
5 « Lors de ladite soirée, nous avons successivement goûté un Arnex-sur-Orbe vif et précis,
rapicolant, un Monnaz soyeux et fruité, un Villette ample et chatoyant, enfin, un Yvorne distingué
et vigoureux, aristocratique, pour tout dire. Un parcours œnologique incroyablement
varié qui soulignait la diversité du Pays. » La Ligue vaudoise – La Nation, 24 janvier 2003 (Internet).
Remarques. La forme repicoler, très présente au xixe s., n’est plus guère en usage, bien qu’elle figure encore dans des glossaires régionaux
contemporains. — L’usage contemporain privilégie le vb. sous la forme du part. prés.-adj. rapicolant. — La graphie rappicoler (CuenVaud) reste isolée.
Commentaire. La forme la plus anciennement attestée étant repicoler (« Je vais commencer le lait d’anesse qui me repicolera toute » VD vers 1770 ; PierSuppl), il pourrait s’agir d’un dérivé de repiquer, au sémantisme similaire ; mais en l’état actuel de la documentation, la chronologie
fait difficulté. Dans FEW, le mot est classé à deux endroits : soit comme dérivé direct
de piquer, soit comme sous-produit de l’apr. reviscolar “revivre” avec influence de piquer. — Dès 1820 (GaudyGen) repicoler est concurrencé par la variante rapicoler qui domine aujourd’hui et qui doit son préfixe probablement à son synon. fr. ravigoter, attesté dès le xviie s. — Attesté également en français régional de Hte-Savoie et du Dauphiné.
Bibliographie. « se repicoler, se rapicoler » GaudyGen 1820 ; « repicoler » GuilleDial 1825, p. 84b ; « se repicoler » GaudyGen 1827 ; « repicoler » GuilleNeuch 1829-32 ; « repicolé » PeterCacol 1842 ; « rapicoler, repicoler » HumbGen 1852 ; « se rapicoler, se repicoler » CalletVaud 1861, p. 182 ; « repicoler » GrangFrib 1864 ; « rapicoler, repicoler » BonNeuch 1867 ; « se rapicoler » OdinBlonay 1910, p. 456b ; « rapicoler et repicoler » Pier ; PierSuppl ; FEW 8, 459a, *PIKKARE et 10, 363a, REVIVISCERE ; « rapicoler » SnellGen 1960 ; « rapicolant ; repicoler ou rapicoler » IttCons 1970 (< DFV 1972) ; « rapicoler » ChuardVaud 1979 ; « repicoler ou rapicoler » DumontGen 1983 ; « rapicoler » TuaillonVourey 1983 ; « rapicoler » Had 1983 ; « rapicolant, rapicoler » Pid 1983, 1984 ; « rapicolant, rapicoler, repicoler » Nic 1987, 1990 ; « rapicolant, rapicoler » ChevalleyListe 1990 ; « rapicoler » Merc 1990 ; « rappicolant, se rappicoler » CuenVaud 1991 ; « rapicoler » ArèsParler 1994 ; « rapicoler » OffScrabble 1995 ; « rapicoler » PLi 1997 ; « se rapicoler ; rapicolant » DeprazChablais 1998.
Pierre KNECHT
Copyright © 2022, tous droits réservés
|