les citations
râpe n. f., adj.
(fam.) Personne avare, cupide, peu généreuse, près de ses sous. Quelle râpe ! C’est une vraie râpe, il ne donnerait même pas l’heure. Une vieille râpe. ⇒ râteau.
1 « Le bon Oin-Oin, curé de la paroisse, sait maintenant qui, au moment de la quête, offre généreusement une pièce de deux francs… qui n’a plus cours. C’est la vieille Dumoisiz, une râpe qui n’est pourtant pas sans rien. » E. Gardaz, Oin-Oin et ses nouvelles histoires, 1973, p. 150.
2 « La patronne était une vraie râpe. Elle était si pingre que les employés ne recevaient que des restes ou de la soupe faite avec des restes. » F. Clément, Les Vaches enragées, 1993, p. 86.
3 « La ville de Fribourg […] reproche aux communes environnantes, dont celle de Marly […], de ne pas participer suffisamment à ses infrastructures. Les autorités de Marly seraient-elles des “râpes” ? » L’Objectif Fribourg, 22 juillet 1994, p. 8.
(en emploi adjectif) Avare, radin, pingre. Il paierait jamais un verre, il est bien trop râpe. ⇒ râteau.
4 « Celui-là était “râpe”, mais “râpe” que c’en est à peine croyable. » G. Duttweiler, Joyeusetés du Pays de Vaud, 1972, p. 84.
5 « Oin-Oin est plus râpe que certain conseiller* d’État. » E. Gardaz, Oin-Oin et ses nouvelles histoires, 1973, p. 36.
Remarques. Comme adjectif, ne s’emploie qu’en fonction d’attribut.
Commentaire. Première attestation : 1960 (SnellGen). Emploi métaphorique (aussi att. dans le Doubs) de râpe n. f. “outil servant à râper” (qui a donné lieu entre autres à frm. rapiat adj. “avare”), peut-être avec influence de râpin adj. “avare”, forme très bien attestée au xixe siècle en SR (v. GaudyGen 1820, 1827 ; PeterCacol 1842 ; BonNeuch 1867 ; encore Pier et SnellGen) mais aujourd’hui tombée en désuétude. Wartburg a classé râpin (aussi attesté à Nantes, en Anjou et à Saint-Etienne) sous rapĪna II (FEW 10, 68a), mais cf. bmanc. rāp “personne avare” sous raspôn 1 (FEW 16, 670a).
Bibliographie. « on dit aujourd’hui une râpe » SnellGen 1960 s.v. rapin ; Had 1983 ; Nic 1987, 1990 ; PLi depuis 1989 ; « une vieille râpe, une avare » DondaineMadProust 1991, p. 70.
Copyright © 2022, tous droits réservés