moque n. f.
◆ Humeur visqueuse sécrétée par les membranes nasales, morve. Avoir la moque au nez.
1 « La moque lui pend au nez comme de la poix. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 36.
2 « Le crâne tondu, je suis allé à l’air, je n’ai pas tardé à avoir le rhume, et alors,
Président*, tout est sorti pendant des jours et des jours. Je me mouchais, je me mouchais, je
remplissais des draps entiers de moque ! Ça sortait. C’est ainsi que je me suis guéri. » C. Bille, La Demoiselle sauvage, 1974, p. 77.
3 « C’est un peu comme si tu arrivais, bronzé, élégant, dans une soirée chic avec un smoking
impeccable, souillé, sans que tu t’en sois aperçu, par une moque sur le revers. » Le Matin, 28 février 1994, p. 2.
Remarques. Dans l’usage oral, le mot est plus employé que son équivalent du français de référence, morve. Ce dernier est toutefois bien représenté dans la littérature. — L’expression avoir une moque “être ivre”, donnée par Pier en 1923 avec la marque « argot SR » (et qui d’ailleurs ne se rattache peut-être pas au même type), est presque tombée
en désuétude de nos jours, mais on en trouve encore une attestation chez un sujet
neuchâtelois dans Manno 1994, p. 219.
Commentaire. Première attestation : 1820 (dans l’expression ce n’est pas de la moque “ce n’est pas peu de chose”, où Gaudy ne semble pas comprendre le sens premier de moque, qu’il donne comme neuchâtelois et qui « en roman [= parler de SR, patois ou fr.] signifie badinage »). Odin cite « frv. [français vaudois] ce n’est pas de la moque de chat » pour parler d’une chose « qu’on ne s’attendait pas à trouver belle et bonne et qui l’est cependant », mais contrairement à Gaudy elle interprète bien moque “morve”, sens donné régulièrement par les glossaires depuis 1861 (Callet). Dialectalisme ;
transposition en français régional d’un type très bien attesté dans les parlers romands (v. FEW).
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 (> HumbGen 1852) ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; Bridel 1866
s.v. mokka (att. patoise) ; BonNeuch 1867 ; OdinBlonay 1910, p. 356b ; Pier, PierSuppl ; FEW 6, III, 179b, mŬccus 1 ; IttCons 1970 (> CuenVaud 1991, qui donne aussi le sens de “garniture sucrée et généralement gélifiée que l’on trouve sur certaines pâtisseries”) ; BourquinPays 1985, p. 72 ; GrafBern 1987 ; PLi depuis 1989 ; Lengert 1994.
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