enfle adj.
◆ Enflé, gonflé ; bouffi, boursouflé, tuméfié. Avoir la joue enfle. J’ai trop marché, j’ai les pieds enfles. ⇒ gonfle2 1.
1 « Mais une fatigue ! Surtout les pieds. J’aurais marché dans de la braise que ça n’aurait
pas été pire. Et enfles, avec ça. » S. Chevallier, Ces Vaudois !, 1966, p. 177.
2 « Il est rentré de chez le dentiste le visage enfle. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
3 « Je me suis foulé un pied, j’ai la cheville enfle. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
4 « Notre vache est tout enfle, elle a trop mangé de luzerne. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
5 « Je me suis tordu le pouce. Regarde comme il est enfle. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Moutier).
Remarques. Courant à l’oral ; très rare à l’écrit. — Pour d’autres exemples d’adjectifs verbaux,
voir aussi les mots arrête, cote, gonfle2 et trempe.
Commentaire. Premières attestations : enffle (1568), enfle (1623), v. Pier. adj. verbal de enfler ; type attesté sur une grande partie de la Galloromania, autant dans les dialectes
(v. FEW) qu’en français régional (v. bibliographie ci-dessous et DRF). Certaines sources (GuiraudPop, CaradecArgot
et TLF) donnent le mot comme argotique ou populaire ; bien que marqué diastratiquement,
le mot n’en est pas moins limité dans son extension géographique : en français régional de France, on le relève dans la Côte-d’Or, le Doubs, le Haut-Jura, l’Ain, la Saône-et-Loire,
le Rhône, la Loire, le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire, l’Ardèche, l’Isère, les Hautes-Alpes,
à Marseille, dans le Languedoc, le Roussillon et en Aveyron. Le mot ne semble pas
connu dans le Nord-Est, le Nord, le Centre et le grand Ouest (ni, du reste, en Belgique
ou au Canada).
Bibliographie. Poulain 1691, p. 3 ; SchneiderRézDoubs 1786 ; Merle d’Aubigné 1790, p. 128 ; MolardLyon
1803 ; DeveleyVaud 1808, n° 48 ; GaudyGen 1820, 1827 ; DeveleyVaud 1824 ; GuilleDial
1825, p. 36 ; PeterVoc 1828 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; MègeClermF
1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; ChambonVayssier 1879 ; BeauquierDoubs 1881 ;
Gdf 3, 150b ; PuitspeluLyon 1894 ; ConstDésSav 1902 ; VachetLyon 1907 ; WisslerVolk
1909 ; OdinBlonay 1910, p.168b ; BGPSR 1913, p. 29 ; Pier (> TLF s.v. enflé Rem.) ; Mâcon 1926 ; BauchePop 1928 ; BoillotGrCombe 1929 ; BrunMars 1931 ; « vieilli et populaire » MiègeLyon 1937 ; FEW 4, 673a, Ĭnflare I 1 ; MichelCarcassonne 1949, p.17 ; ManryClermF 1956, p. 402 ; IttCons 1970 ; GuiraudPop
1973, p. 61 ; BonnaudAuv 1976 ; EscofStéph 1976, p. 366 ; CaradecArgot 1977 ; GPSR 6,
419ab ; NouvelAveyr 1978 ; DoillonComtois 1980 ; TuaillonVourey 1983 ; RouffiangeMagny
1983 ; GononPoncins 1984 ; BouvierMars 1985 ; DurafHJura 1986 ; MartinPellMeyrieu
1987 ; « usuel à partir de 20 ans » MartinPilat 1989 ; DucMure 1990 ; TavBourg 1991 ; Dromard-FrComt 1991 ; DondaineMadProust
1991, p. 77 ; CampsLanguedoc 1991 ; CampsRoussillon 1991 ; ColinParlComt 1992 ; MazaMariac
1992 ; « connu au-dessus de 40 ans, en déclin au-dessous » VurpasMichelBeauj 1992 ; « usuel » FréchetMartVelay 1993 ; « bien connu » VurpasLyonnais 1993 ; « usuel au-dessus de 20 ans » BlancRouatVill 1993 ; PotteAuvergne 1993 ; LagueunièreSéguier (Agde, env. 1770) ; RobezMorez 1995 ; « usuel » FréchetAnnonay 1995 ; SalmonLyon 1995 ; GermiChampsaur 1996 ; FréchetAin 1998 ; DRF 2001.
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