école de recrues n. f. (sigle ER)
◆ Période pendant laquelle les conscrits reçoivent leur instruction militaire.
★ Suite à des réformes successives, la durée de cette période a été modifiée plusieurs
fois. Elle varie actuellement entre dix-huit et vingt et une semaines. L’école de recrues d’artillerie. L’école de recrue d’aviation, des pilotes. L’école
de recrues antichars. Faire l’école de recrues, passer son école de recrues. Un vieil
ami, un vieux copain de l’école de recrues. ⇒ élite (cours d’-) ; répétition (cours de ‑).
1 « Fernand de la forge était un gars sympathique. Il faut le reconnaître, de la période
de son école de recrues, c’est le seul avec qui le grand Max soit resté en contact, non tant qu’il habitât
sa région, mais parce qu’il était très ouvert et très serviable aussi. » A.-L. Chappuis, À petit feu, 1964, p. 89.
2 « Son école de recrues terminée, André est revenu, fringant dans son costume militaire en grosse laine grise.
On l’a vu descendre de l’autobus* postal. Il paraît plus grand, à cause de sa tenue. Il traverse la place d’un pas décidé.
Ses gros souliers à clous martèlent le sol. » A. Layaz, Malvallée, 1976, p. 111.
3 « Jeune agriculteur devant effectuer son école de recrues (février à mai 1977) cherche pour le remplacer ouvrier agricole capable de s’occuper
d’environ 30 pièces de bétail ainsi que divers travaux de la ferme. » Le Sillon romand, 17 décembre 1976, p. 12.
4 « Neuf femmes sont entrées à l’école de recrues des pilotes lundi dernier, ce qui constitue une première dans l’armée suisse. » Le Nouveau Quotidien, 19 mai 1993, p. 11.
5 « Trois caporaux de l’école de recrues d’infanterie 207 ont simulé une attaque contre le local de garde d’une compagnie
dans la nuit de samedi à dimanche […]. Ils étaient masqués et armés d’un fusil d’assaut
déchargé et de faux pistolets. » Le Matin, 19 juillet 1993, p. 3.
6 « Une philosophie incompatible avec celle de nombreux responsables, entraîneurs ou décideurs,
qui se contentent aujourd’hui de gérer le ski suisse comme on commande une école de recrues. » Le Nouveau Quotidien, 21 mars 1994, p. 2.
7 « 11 500 jeunes Suisses entrent en service aujourd’hui. Ce sont les premières recrues
de l’Armée 95. La durée de l’école de recrue [sic] a été ramenée à 15 semaines. Autre nouveauté, l’intégration des femmes dans huit
écoles de recrues mixtes. Si les écoles de recrues exclusivement féminines disparaissent, une quarantaine de jeunes Suissesses accomplissent
ce printemps huit, voire 15 semaines d’écoles de recrues avec leurs collègues masculins. » Le Nouveau Quotidien, 6 février 1995, p. 20.
8 « L’école de recrues de l’été 94 n’a enregistré aucun suicide alors qu’il y en a eu un au printemps de
la même année. » Le Nouveau Quotidien, 12 juillet 1995, p. 15.
9 « […] Marie-Thérèse découvre elle aussi un truc difficile à avouer à ses voisines :
[…] son fils unique et préféré […] a viré de bord pendant l’école de recrues ! Et non seulement C. est tombé amoureux de son lieutenant mais, en plus, il veut
quitter l’appartement où il vivait seul avec maman pour s’installer chez son bel officier ! » Le Nouveau Quotidien, 22-24 mars 1996, p. II.
Remarques. On trouve en France, comme équivalents approximatifs, les syntagmes école du soldat et instruction militaire, instruction des recrues (v. GR 1985 s.v. école et instruction) ; cf. encore l’expression les classes, qui désigne les deux premiers mois du service militaire (d’une durée de douze mois),
et le syntagme classe de recrutement, désignant l’ensemble des effectifs devant être appelés sous les drapeaux la même
année (v. TLF 5, 889b s.v. classe I E 2 a).
Commentaire. Première attestation : 1874 (« Il y aura, dans chaque arrondissement, le nombre nécessaire d’écoles de recrues, dont la durée est fixée à 52 jours. » Feuille fédérale suisse, samedi 18 juillet 1874, p. 363). Statalisme. Le TLF donne école “instruction dispensée à des soldats” comme « vieilli » (TLF 7, 676a s.v. école C 1) ; quant à recrue dans le sens de “soldat qui vient d’être recruté, conscrit”, il appartient au français général (v. par ex. NPR 1993). En Suisse romande, école de recrues est un terme institutionnel correspondant à l’all. de Suisse Rekrutenschule n. f., à l’ital. scuola recluta n. f., et au romanche scola da recrut n. f. — Syntagme à ajouter à FEW 11, 300a, schola 1 a.
Bibliographie. PLi depuis 1989 ; DudenSchweiz 1989 ; Petralli 1990 ; PledariGrond 1993 ; Lengert 1994.
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