cynor(r)hodon [sinɔʀɔdɔ̃] 🔊 (rare [kinɔʀɔdɔ̃] 🔊) n. m.
◆ Fruit de l’églantier. Un thé* aux / de cynor(r)hodons. Un sachet de cynor(r)hodon. Confiture, gelée, pulpe de cynor(r)hodons. ⇒ graille-cul ; thé.
1 « […] à peine si on voit les grelots rouges du buisson de cynorrhodons contre le bleu du ciel, à peine […]. » A.-L. Grobéty, Infiniment plus, 1989, p. 165.
2 « Les hôtesses, réapparues et paraissant plus lasses encore de vivre qu’à l’heure du
décollage, ont reçu l’ordre de distribuer les plateaux-repas. Menu : trois petits
fromages fondus allemands. Un petit pain. Un bout de cake, allemand. Une portion de
beurre, allemand. Un sachet de cynorrhodon, allemand. » Le Nouveau Quotidien, 22 février 1995, p. 16.
3 « Pendant les journées ensoleillées d’automne récoltez des cynorrhodons, ils constitueront une réserve de vitamines pour l’hiver ! » L’Impartial, 6 novembre 1995, p. 29.
◇ (par ext.) Un cynor(r)hodon, une infusion de cynor(r)hodon.
4 « On ne sourira pas, car c’est inscrit sur la carte, si vous commandez un “cynorrhodon”, qui est l’infusion de nos fleurs d’églantier (le “gratte-cul” des Provençaux). Cette boisson sage et originale passe pour riche en vitamine C […]. » Le Monde, 23 octobre 1993, p. 31 (il s’agit d’un reportage sur les restaurants genevois).
Remarques. Le mot églantier désigne toute la plante ; quant à gratte-cul, aussi usité en Suisse romande (en particulier sous la forme grattacul), il réfère seulement aux fruits ; en outre, il ne connaît pas la même syntagmatique
et n’appartient pas au même niveau de langue (on ne commande jamais un thé au gratte-cul) que cynor(r)hodon, plus neutre, et qui s’emploie essentiellement pour désigner l’infusion. En France,
on a relevé le mot églantier sur les emballages d’infusions de cynorrhodons. — Dans les glossaires du xixe siècle ainsi que dans Pier, on trouve des formes à initiale qu- et k‑, témoignant d’une ancienne prononciation relevée çà et là dans le sud-est galloroman
(SR, Lyon, dauph., lang., blim.) et qui s’expliquent par un emprunt à l’étymon grec (v. FEW) ; elles
sont tombées en désuétude dans l’usage suisse romand contemporain (à l’exception du
canton de Neuchâtel, où l’on entend encore parfois [kinɔʀɔdɔ̃] 🔊), au profit des formes en c- (qui représentent un emprunt à l’étymon sous une graphie partiellement latinisée).
— Dans la langue des emballages des supermarchés (confitures, infusions), la graphie
cynorrhodon (avec deux r, conformément à l’étymon) semble s’être imposée.
Commentaire. En français de référence, cynor(r)hodon est un terme technique (malgré TLF qui le marque « usuel » ; GR 1985 le marque « bot. », ce qui est plus approprié ; quant à GLLF 1972, il ne le relève pas). En Suisse romande,
il est le seul mot employé pour désigner l’infusion, très répandue, que l’on fait
avec le réceptacle rouge des fleurs d’églantier. Correspond à l’all. Hagebutte n. f., et à l’ital. rosa canina n. f.
Bibliographie. HumbGen 1852 s.v. quinarrodon ; CalletVaud 1861 s.v. cynorhodon ; BonNeuch 1867 s.v. quinarrodon ; Pier s.v. kinorodon ; FEW 2, 1613a, kynorrhodon ; GPSR 4, 687a ; Had 1983.
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