criser v. intr.
◆ S’emporter, entrer dans une vive colère, rager (se dit surtout en parlant des petits
enfants). Arrête de criser pour rien ! ⇒ criseux.
1 « Attention, il va criser ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
2 « Il crise, c’est un enfant criseur [cf. Rem. ci-dessous]. » Enq. CD/I, 1976 (VD Arnex).
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉, 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉.
Remarques. S’emploie surtout à l’oral. — Un déverbal criseur adj. “qui se met facilement en colère” est signalé à Arnex VD (cf. l’ex. ci-dessus) et donné comme « peu usité » par le correspondant de Moutier (BE).
Commentaire. Dérivé de crise. Innovation romande attestée depuis 1922 (Pier). — Pier considère comme variante le
synon. crisser (donné par RouxArgSold 1921) et l’interprète comme croisement entre criser et crosser, tandis que GottschalkSchülSpr se demande si, à l’inverse, criser ne serait pas une variante de crisser, vu la coexistence, dans l’argot scolaire de Genève, des loc. faire crisser le maître et faire criser le maître. Ces hypothèses ne paraissent pas nécessaires, dans la mesure où les sens du fr. crisser peuvent tout à fait justifier une synonymie avec criser. Faire crisser “faire enrager” est également donné par un correspondant de Neuchâtel : « Ça l’a fait crisser » (Enq. CD/I, 1976).
Bibliographie. Pier ; GottschalkSchülSpr 1931, p. 63-64 ; FEW 2, 1345b, crisis ; GPSR, 4, 567b ; Alpha 1982 ; Pid 1983, 1984 ; ChevalleyListe 1990 ; ArèsParler
1994.
Pierre KNECHT
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