les citations
bastringue n. f. ou m.
(souvent péjoratif) Fête bruyante, réunissant de nombreux participants. Ça va être une puissante bastringue, je n’ai pas envie d’y aller.
1 « Tout ce monde gagna les hauteurs de Tous-Vents où le bastringue, pour employer un mot cher aux Valaisans, devait se prolonger. » 24 heures, 14 juin 1976, p. 7.
2 « Si ça avait pas été un soir de bastringue avec cette inauguration, ils auraient sûrement été sauvés [en parlant d’une double noyade]. » Cafetier, env. 45 ans (NE Bevaix), 19 juin 1977.
3 « Pour la fête à Jules, on va faire une grande bastringue. » Enq CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
4 « Les sortants E. D., radical, et H. R., libéral, que l’on a vus, samedi, débarquer en tandem – joli symbole de l’union des droites – à la grande “bastringue” libérale […]. » La Liberté, 7 septembre 1983.
5 « Bulle : la TV fait son premier Août — La grande bastringue. » La Liberté, 2 août 1990.
6 « Présidée par l’ancien conseiller d’État* F. M., la commission cantonale* chargée par le Conseil d’État* d’en établir le programme a suivi les consignes données par l’Exécutif cantonal* : mettre sur pied une fête. Pas n’importe quel bastringue ; une fête populaire, marquée par un certain état d’esprit. » La Liberté, 20 décembre 1990.
7 « Cette année, ils [la Jeunesse de Gilly] fêtent leurs 75 ans, comme la Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes. On a donc organisé une gigantesque bastringue pour l’occasion. » 24 heures, 18 août 1994, p. 37.
8 « C’est au tour de Payerne [VD] de vivre quatre journées placées sous le signe des délires carnavalesques. Monstrueux bastringue hivernal plus que centenaire, les brandons* décollent ce soir […]. » La Liberté, 19 février 1999, p. 21.
9 « Cette présence médiatique et insolite au milieu de la grande bastringue estivale genevoise a son explication : en août 1999, le peuple tibétain sera l’invité d’honneur des Fêtes de Genève […]. » Le Temps, 24 février 1999, p. 45.
↪ V. encore s.v. Guggenmusik 1 ; major de table.
(par ext.) Dispositif ambitieux, organisation déployée avec de grands moyens.
10 « Les grandes bastringues mises en œuvre par nos collègues français [en vue des élections du 19 mars 1978]. » TSR, 10 mars 1978.
11 « Ils ne boivent pas, ne fument pas, ne draguent pas. Pourtant, le bastringue olympique commence le 8 février dans l’Utah, bastion d’une puissante communauté religieuse : les mormons. » L’Illustré, 9 janvier 2002, Archives (Internet).
12 « L’organisation d’un tel bastringue demande la participation de 200 bénévoles. Ces derniers ont été réunis autour d’une soupe aux pois. » L’Express, 17 juillet 2002, p. 1.
Remarques. Contrairement à l’usage fr., le mot est normalement fém. en SR (v. PierSuppl). Le genre masc. apparaît surtout à l’écrit, sans doute sous l’influence du français de référence — Dans la lexicographie générale, la description sémantique du terme n’est pas tout à fait uniforme. Ainsi, la définition « vacarme, tapage » (TLF) ne correspond que partiellement à celle de « orchestre tapageur, musique grossière » (GR 2001). Aussi est-il difficile d’identifier avec certitude le caractère régional de certains sens très proches relevés en SR. Un doute similaire concerne l’helvéticité du sens donné par Pier : « chose ennuyeuse ; chose quelconque », sens qui se rapproche de certains autres usages signalés dans GR 2001. On s’est donc limité à décrire le seul emploi véritablement régional qui ressort de notre documentation.
Commentaire. Régionalisme sémantique d’origine dialectale, documenté en patois depuis 1868 (GPSR). Bien que non attesté, ce sens date en français régional probablement de la même époque. L’étymologie du mot demeure obscure. Vu sa polysémie en français de référence, il s’agit peut-être de la confluence de plusieurs termes d’origine différente.
Bibliographie. Pier ; PierSuppl ; GPSR 2, 275a s.v. bastringue 1 ; ChuardVaud 1979 ; Had 1983 ; PLi 2003.
Pierre KNECHT
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